Extrait Virgule

Le Petit Bras de la Seine à Argenteuil , tableau de Gustave Caillebotte, 1884 © akg-images / Cameraphoto La poétesse Marceline Desbordes-Valmore, qui a séjourné à Paris comme à Rouen, consacre une de ses romances « à la Seine ». Une « naïade plaintive » écoute la complainte amoureuse. Qu’est-ce qu’une naïade ? UNE HORLOGE – UNE LOUTRE – UN LUTIN – UNE MOUETTE – UNE NAGEUSE – UNE NYMPHE – UN POISSON – UNE SIRÈNE É nigme ! À la Seine Rive enchantée, Berceau de mes amours ; Onde argentée, Image des beaux jours ; Que ton cours est limpide ! Que ta fuite est rapide ! Ah ! pour mon cœur, C’est l’adieu du bonheur. Déjà ma lyre Gémit dans les roseaux, Et mon délire A fait frémir tes eaux. La naïade plaintive Se penche sur la rive Pour m’écouter, Me plaindre, et m’arrêter. Cette eau si belle T’abandonne en courant ; Moi, plus fidèle, Je m’éloigne en pleurant. Demain celui que j’aime M’appellera lui-même !… Vœux superflus ! Je ne l’entendrai plus. Ah ! dans ta course, Emporte mes tourments ! Mais, à ta source, Retiens tous mes serments ! Si l’objet que j’adore Vient m’y chercher encore, Dis-lui qu’Amour T’a promis mon retour. Marceline Desbordes-Valmore, Élégies, Marie et romances , 1819

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