Extrait Virgule

© akg-images L es C lochet tes Le poète canadien Nérée Beauchemin évoque ici un paysage d’hiver, animé par les joyeux tintements des clochettes et des grelots accompagnant le passage des « sleighs », c’est-à-dire, en anglais, des traîneaux, qui glissent de l’esplanade au « skating rink ». Qu’est-ce que le « skating rink » ? LE CHÂTEAU – LE CINÉMA – L’ÉGLISE – LE PARC D’ATTRACTIONS – LA PATINOIRE – LA PLACE PRINCIPALE – LA RUE COMMERÇANTE – LE THÉÂTRE Le carillon multicolore Des clochettes au timbre clair Tinte, étincelle, tinte encore Et tintinnabule dans l’air. […] Aux heures de la promenade, Sur les places, de trois à cinq, De l’esplanade à l’esplanade, Du skating rink au skating rink. Dans la brume aux teintes de cuivre Où par un radieux ciel bleu, Volent avec les fleurs du givre Les vibrantes notes de feu. Rapides traîneaux de Norvège, Tout capitonnés et fleuris ; Karrioles à triple siège, Aux ondoyantes peaux d’ours gris ; Sleighs bleus, sleighs verts, dont l’acier lisse, Traçant un zigzaguant sillon, Par les chemins irisés, glisse Dans un vaporeux tourbillon. En double file, sur la neige, Secouant pompons et clinquants, Se croisent – triomphal cortège – Aux éclats des grands fouets claquants. Au col du poney qui trottine, Au poitrail des grands chevaux lourds, Clochettes à voix argentine, Gros grelots de bronze aux sons sourds. Tintent et vannent à merveille. Par les soirs et par les matins, Vibre une gamme sans pareille De dings dings dings et de tins-tins. Nérée Beauchemin, les Floraisons matutinales , 1897

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