Extrait Virgule

Le poète Théodore de Banville imagine dans ces vers la légendaire reine de Saba, somptueusement vêtue d’étoffes ornées de pierre- ries d’une richesse inouïe, et ce de la tête aux pieds, lesquels sont couverts de « mille escarboucles ». Joli mot, escarboucle , mais que désigne-t-il ? UNE CHAUSSETTE – UN BOUTON D’IVOIRE – UNE BRODERIE D’OR – UNE FLEUR – UNE PERLE – UNE PIERRE PRÉCIEUSE – UN RUBAN–UN SCARABÉE © collage de Solange Gautier / Kharbine-Tapabor La Reine de Saba La Reine Nicosis, portant des pierreries, A pour parure un calme et merveilleux concert D’étoffes, où l’éclair d’un flot d’astres se perd Dans les lacs de lumière et les flammes fleuries. Son vêtement tremblant chargé d’orfèvreries Est fait d’un tissu rare et sur la pourpre ouvert, Où l’or éblouissant, tour à tour rouge et vert, Sert de fond méprisable aux riches broderies. Elle a de lourds pendants d’oreilles, copiés Sur les feux des soleils du ciel, et sur ses pieds Mille escarboucles font pâlir le jour livide. Et, fière sous l’éclat vermeil de ses habits, Sur les genoux du roi Salomon elle vide Un vase de saphir d’où tombent des rubis. Théodore de Banville, les Princesses, 1866

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