Extrait Virgule

© Collection KHARBINE-TAPABOR 19 Au cours du XIX e siècle, l’utilisation et le perfection- nement de la machine à vapeur a révolutionné les moyens de transport, maritimes et terrestres. Les transports maritimes, avec la construction des pre- miers steamers , ou navires à vapeur, qui ont permis de réduire considérablement le temps nécessaire pour parcourir les distances en mer, et notamment pour traverser l’océan Atlantique. Et les transports ter- restres, avec les locomotives à vapeur et le très rapide développement des réseaux de chemins de fer en Europe, en Amérique et en Asie. Ainsi, en 1869 est achevé le Great Pacific Railway , le grand chemin de fer du Pacifique, qui traverse les États-Unis d’ouest en est, de San Francisco (sur la côte de l’océan Pacifique) à New York (sur la côte de l’océan Atlantique). Autre événement d’importance, cette même année : l’inauguration du canal de Suez, entre Port Saïd et Suez (deux villes d’Égypte). Long d’envi- ron 193 km, ce canal relie la Méditerranée à la mer Rouge, et permet aux steamers d’aller d’Europe en Asie sans être obligés de contourner l’Afrique. À la fin de l’année 1869, le Tour du monde , un journal consacré aux voyages, et qui publie des récits d’explo- rateurs, rapporte avec enthousiasme ces deux événe- ments (l’achèvement du chemin de fer du Pacifique et l’ouverture du canal de Suez), et conclut : « Autrefois, […] il fallait à un voyageur au moins troisanspourachever letourdumonde ; aujourd’hui, il peut accomplir le même périple en moins de trois mois » . Et l’auteur de l’article, pour étayer ses dires, détaille ainsi l’itinéraire de ce possible tour du monde en moins de trois mois : Petite introduction, à toute vapeur… a Un tour du monde en quatre-vingts jours, à toute vapeur (expression figurée apparue à la fin des années 1860 et signifiant “à toute vitesse”), est donc désor- mais théoriquement réalisable. Et Jules Verne le réa- lise : passant de la théorie à la fiction, il écrit le Tour du monde en quatre-vingts jours . Tandis que Verne rédige ce roman, l’Anglais Thomas Cook, fondateur et directeur d’une agence de voyage, organise le tout premier voyage touristique autour du globe : le 26 septembre 1872, huit par- ticipants embarquent à Liverpool (Angleterre) pour un périple de deux cent vingt-deux jours en bateau et en train. Deux tours du monde se déroulent donc en paral- lèle, en 1872 : l’un fictif, et qui est une course contre la montre, et l’autre réel, à un rythme plus lent, puisqu’il s’agit de faire du tourisme. C’est le premier que nous allons suivre maintenant, grâce à Jules Verne… © Bridgeman Images

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz