Extrait Virgule

Dans ce poème venteux et pluvieux, Victor Hugo fait parler la bise (un vent froid du nord) qui souffle, hostile et menaçante (l’expression « un Quos ego » désigne en effet une menace), telle une « Virago » (une femme dure, une mégère). Et, dans le paysage, « La ramée / Tord ses bras »… Qu’est-ce qu’une ramée ? UNE ARAIGNÉE – UNE BARRIÈRE – UN BONHOMME DE NEIGE – DES BRANCHES D’ARBRE – UN ÉPOUVANTAIL – UN FEU DE BOIS – DES JEUX D’OMBRES – UNE SORCIÈRE La Bise Va-t’en, me dit la bise, C’est mon tour de chanter. Et tremblante, surprise, N’osant pas résister, Fort décontenancée Devant un Quos ego, Ma chanson est chassée Par cette Virago. Pluie. On me congédie Partout, sur tous les tons. Fin de la comédie. Hirondelles, partons. Grêle et vent. La ramée Tord ses bras rabougris ; Là-bas fuit la fumée Blanche sur le ciel gris. Une pâle dorure Jaunit les coteaux froids. Le trou de ma serrure Me souffle sur les doigts. Victor Hugo, les Chansons des rues et des bois Peinture d’Alessandre Guardassoni, XIX e siècle © Bardazzi/De Agastini Picture Library/Bridgeman Images

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