Extrait Virgule

PAPI ZEUS, MAMIE MNÉMOSYNE ET MAMAN MUSE : LA DIVINE FAMILLE D’UN HÉROS Dans la mythologie grecque, le mont Olympe est la demeure des dieux. C’est sur cette montagne – la plus haute de Grèce –, que résident la plupart des grands dieux grecs : Zeus, le roi des immortels, et son épouse Héra ; Apollon, le dieu de la Lumière, des Arts, de la Musique et de la Danse, et Artémis, sa sœur jumelle, déesse de la Chasse ; Dionysos, le dieu de la Vigne et du Vin, ou encore Hermès, le messager des dieux… Dans son palais olympien, Zeus préside les assemblées et les banquets des dieux, il arbitre les querelles des immor- tels (qui parfois se disputent comme des chiffonniers), tout en gardant un œil sur les hommes mortels, pour distribuer, si nécessaire, des punitions à ceux qui se conduisent mal… Mais il arrive souvent que Zeus tombe amoureux, auquel cas il annule tous ses rendez-vous, et disparaît de l’Olympe pendant quelque temps, pour aller enlever et séduire une belle princesse ou batifoler dans la nature avec une jolie nymphe. Parmi les innombrables conquêtes amoureuses de Zeus, il y a Mnémosyne, la déesse de la Mémoire (en grec ancien, mnêmê signifie “mémoire, souvenir”). Une déesse discrète, mais fascinante, à laquelle les anciens Grecs attribuaient parfois l’invention des mots et du langage. Incarnée par Mnémosyne, la mémoire jouait un rôle important au temps des premiers grands poètes grecs, comme Homère, qui récitaient par cœur les aventures épiques des héros. D’après un autre poète, Hésiode, auteur, au VII e siècle avant J. -C., d’une Théogonie (un récit expliquant l’origine et la généalogie des dieux), Mnémosyne régnait sur « les collines d’Éleuthère », des collines situées près du mont Olympe, dans une région appelée la Thrace. Hésiode nous raconte que Zeus aima Mnémosyne « à la belle chevelure », et passa auprès d’elle neuf nuits d’affilée. Résultat de l’aventure : un an plus tard, Mnémosyne donna naissance à neuf filles, les neuf Muses. Hésiode nous présente les Muses comme des divinités gracieuses et charmantes, qui, en dan- sant, chantent « les choses passées, présentes et futures » ; elles chantent pour Zeus, leur père, et sont de toutes les fêtes olym- piennes, où leurs voix admirables réjouissent le cœur des dieux. Elles accompagnent en cortège Apollon, le dieu musicien, celui qui porte la lyre. Et elles inspirent les poètes, comme en témoigne Hésiode, qui commence sa Théogonie par une invocation aux Muses : « Célébrons d’abord les Muses qui, dans l’Olympe, charment la grande âme de Zeus »… « Salut, filles de Zeus, donnez- moi votre voix ravissante. […] Muses habitantes de l’Olympe, révélez-moi l’origine du monde ». Selon la légende la plus répandue, Orphée serait né des amours de l’une des Muses, Calliope, dont le nom signifie « belle voix », et d’un roi de Thrace, Œagre. 15 Orphée , peinture de Hugues Duqueylard (1771-1845) © FineArtImages/Leemage La muse Calliope (sculpture romaine du II e siècle) © akg-images / De Agostini Picture Lib. / G. Dagli Orti

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz