Extrait Virgule

Dans ce poème au long cou, Maurice Carême (1899-1978) joue sur les comparaisons : la tour Eiffel est une girafe, par les yeux de laquelle on voit les humains comme des insectes, « phalènes », « fourmis », ou « frelons ». Quel genre d’insecte est la phalène ? UNE ABEILLE – UNE CIGALE – UNE COCCINELLE – UN GRILLON – UNE LIBELLULE – UNE MOUCHE – UN MOUS- TIQUE – UN PAPILLON – UNE PUCE – UN SCARABÉE La Tour Eiffel , collage de Solange Gautier pour le poème de Maurice Carême © Collection Solange Gautier/Kharbine-Tapabor Mais oui, je suis une girafe, M’a raconté la tour Eiffel. Et si ma tête est dans le ciel, C’est pour mieux brouter les nuages, Car ils me rendent éternelle. Mais j’ai quatre pieds bien assis Dans une courbe de la Seine. On ne s’ennuie pas à Paris : Les femmes, comme des phalènes, Les hommes, comme des fourmis, Glissent sans fin entre mes jambes Et les plus fous, les plus ingambes Montent et descendent le long De mon cou comme des frelons. La nuit, je lèche les étoiles Et si l’on m’aperçoit de loin, C’est que très souvent, j’en avale Une sans avoir l’air de rien. Maurice Carême Le Mât de cocagne © Fondation Maurice Carême La Tour Eiffel

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