Extrait Virgule

Dans ces vers, le poète Leconte de Lisle évoque la faune et la flore des rives du fleuve Nil, à grand renfort de noms très exotiques, comme « koukals » (ou coucals, mot qui désigne des oiseaux), « chakals » (cha- cals), « bigaylles » (ou bigailles, des insectes volants), « palmiers-doums » (grands palmiers d’Afrique) et « nopals »… Qu’est-ce qu’un nopal ? UN CACTUS – UN CHAMP CULTIVÉ – UN CHEMIN – UNE COLLINE – UN CROCODILE – UNE DUNE – UNE HUTTE – UN MUR – UN ROSEAU – UN SINGE – UN VILLAGE © akg-images L’OASIS […] La nuit tombe. On entend les koukals aux cris aigres. Les hyènes, secouant le poil de leurs dos maigres, De buissons en buissons se glissent en râlant. L’hippopotame souffle aux berges du Nil blanc Et vautre, dans les joncs rigides qu’il écrase, Son ventre rose et gras tout cuirassé de vase. Autour des flaques d’eau saumâtre où les chakals Par bandes viennent boire, en longeant les nopals, L’aigu fourmillement des stridentes bigaylles S’épaissit et tournoie au-dessus des broussailles ; Tandis que, du désert en Nubie emporté, Un vent âcre, chargé de chaude humidité, Avec une rumeur vague et sinistre, agite Les rudes palmiers-doums où l’ibis fait son gîte. […] Charles-Marie Leconte de Lisle, Poèmes barbares , 1862

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