Extrait Sport & Vie

hors-série n o 52 31 simple, plus un pays s’enrichit, plus sa populationsouffredudos.Voilàquiremet radicalement en cause la théorie de l’ «overuse» . Autrement dit, le fait d’être mal assis ou de s’y prendre maladroite- ment pour soulever un paquet ne change rien à l’affaire. Les cartables trop lourds non plus. La véritable cause de lombalgie, c’est la sédentarité. Un concept curieu- sement absent de notre premier opus. Le PRW QH ĆJXUH P¬PH SDV GDQV OèDUWLFOH RU c’est bien la sédentarité qui nous détruit. Les spots lancés récemment à la télé- vision française par la Caisse primaire d’Assurance-maladie sont parfaitement explicites de ce point de vue. Contre les maux de dos, ils prônent le mouvement à tout va. Cette nouvelle philosophie nous fait considérer d’un autre œil nos petites vies douillettes. Alors osons les ques- WLRQV TXL WXHQW HW VL QRV GRV VRXIIUDLHQW paradoxalement des attentions qu’on lui prête? Et si plutôt que vouloir à tout prix leur épargner les contraintes, il fallait les muscler au contraire? Quitte à les brus- quer légèrement. Plusieurs thérapeutes osent désormais se poser ouvertement ce genre de questions. Ils auraient été cloués au pilori en 1994. E n 1994, de nombreux cher- cheurs planchaient sur les causes véritables de ces lom- balgies si douloureuses pour les patients et si coûteuses pour la société. Souvent, leurs travaux débouchaient sur des mesures SU«YHQWLYHV SRVWHV GH WUDYDLO U«DP«- nagés, sièges adaptés, formations dispensées au sein d’ «écoles du do s » où on enseigne les gestes à éviter dans la façon de se mouvoir ou de porter une charge, etc. Parallèlement, on met- tait aussi en garde contre les cartables trop lourds accusés de ruiner le dos des enfants. En résumé, on pensait qu’il fal- lait préserver le rachis de trop lourdes contraintes selon la théorie anglo- saxonne de l’ «overuse» , qu’on traduira en français par le terme «surutilisation» . Très logiquement, ces règles s’assortis- saient de mises en garde à destination des hommes et des femmes aux ver- tèbres fragiles contre la pratique de sports jugés «à risques» OèKDOW«URSKLOLH la musculation avec charges lourdes, le judo, la lutte, le rugby, le kayak et d’autres encore. Dans l’article de 1994, nous formulions ces recommandations sur la base des sources apodictiques de l’époque. Certes, on ajoutait que le vélo ou la natation n’offraient pas la meil- leure des protections contre les lom- balgies, tout simplement parce que ces activités ne sollicitent pas l’ensemble des muscles érecteurs de la colonne. On ne jetait pas non plus l’anathème sur les disciplines asymétriques. Sur ces deux points, on avait raison. Mais le ton géné- ral de l’article était néanmoins empreint d’une forme d’optimisme et même de paternalisme puisqu’on suggérait qu’à condition de bien aménager nos vies, on pouvait enrayer la propagation du ć«DX 2U FH QèHVW SDV GX WRXW FH TXH l’on a vu! Ce «mal du siècle» qu’est la lombalgie n’a pas disparu. Au contraire! Il progresse partout dans le monde, surtout dans les pays riches. D’ailleurs, c’est bien La vie rêvée des hanches L’énigme du sphynx

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