Extrait Sport & Vie

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Après la lecture de l’excellent article de Guillaume Sarre dans le Sport et Vie n°203 ( «Qu’en pensez-vous, docteur House?» ), je me suis demandé s’il ne fallait pas incriminer le largage mas- sif des myokines en cas de blessure et les perturbations que cela engendre à tous les niveaux: autophagie, angiogenèse ou encore la gestion des stocks énergétiques. Se pourrait-il qu’à l’image d’un tissu qui cicatrise mal, ces grandes filières tombent en panne, ce qui expliquerait que ces grands champions sont dans l’incapa- cité de retrouver leur niveau d’avant? Alain Sauvagnargues (kinésithérapeute) Notre réponse A cette liste de cyclistes dont la carrière semble avoir été entra- vée par un accident grave, on peut malheureusement en ajou- ter d’autres comme Egan Bernal ou plus anciennement Joseba Beloki. Cela dit, on trouve aussi des contre-exemples: Remco Evenepoel, Wout Van Aert, Fabio Jakobsen et (espérons-le) Jonas Vingegaard. Comment expliquer de telles différences? Il semble que l’âge joue un rôle déterminant. Plus on est jeune, plus on revient vite. Cela s’inscrit d’ailleurs dans un phénomène beaucoup plus large bien connu en psychologie sportive. C’est la théorie des deux droites. La première représente l’ambition. Forcément, elle décline avec les années. La seconde illustre la prise de conscience des risques qu’on encourt souvent dans le sport de haut niveau et aussi des contraintes. Celle-là s’élève au fil du temps. D’après cette théorie, on cesse d’être compéti- tif dès qu’on dépasse leur point d’intersection c’est-à-dire que la soif de victoire est supplantée par la perception du danger et le poids des sacrifices. Cela dit, il est tout à fait possible qu’à cette première explication s’en ajoute une seconde qui implique les fameuses myokines et de façon plus générale, l’action délé- tère du stress oxydant sur les mitochondries. Ces phénomènes sont moins visibles que les blessures en surface mais les lourdes chutes produisent aussi des séquelles dans l’intimité de nos cel- lules. Après un gros traumatisme, il faut donc impérativement reprendre l’entraînement par un gros travail foncier avant de vouloir prester à son ancien niveau. Guillaume Sarre AVEC OU SANS POGBA? Une nouvelle est passée très inaperçue aumois demai lorsqu’on a évoqué la présence de Paul Pogba dans l’équipe de France qui devait participer à la Coupe du monde de Kings League qui se déroulait au Mexique. Selon vous, est-ce qu’il aurait eu le droit d’y participer? Martin Burre Notre réponse Dans son règlement, l’Agence mondiale antidopage (AMA) sti- pule que lorsqu’un joueur est suspendu, cela vaut pour tous les sports. Du moins, tous ceux qui sont rangés sous son égide. Or la Kings League est une initiative privée. Il s’agit d’un tournoi de foot indoor à sept contre sept lancé par l’ancien joueur espa- gnol du FC Barcelone Gerard Piqué. Pour sa médiatisation, la Kings League ne s’est pas tournée vers les chaînes de télévi- sion classiques mais vers les réseaux sociaux. En particulier les streamers de la plateforme Twitch. En France, c’est AmineMaTue (29 ans) qui a été choisi pour mettre en place la sélection natio- nale. Seule règle: aucun footballeur professionnel en activité ne peut en faire partie. De ce fait, la compétition échappe totale- ment aux canaux classiques de contrôle et on ne voit pas quelle loi aurait pu empêcher une participation de Paul Pogba. De la même façon, en l’absence de tout contrôle antidopage, rien n’empêche la participation de foot- balleurs complètement chargés (*). Avec la floraison d’initiatives du même genre —Enhanced Games, LIV Golf, International Swimming League (ISL), Brics Games, Jeux de l’Amitié— la question risque de se reposer souvent à l’avenir et il faudra se faire une raison. Les fédé- rations internationales ne disposent d’aucun moyen d’action, sinon empêcher l’éventuel retour de spor- tifs dissidents dans leur giron respectif. Pour ceux qui le désireraient. LT (*) Dans le règlement de la Kings League, le mot «dopage» figure dans un court para- graphe qui définit le comportement des joueurs. Ils doivent être en bonne forme phy- sique et ne pas se doper. C’est tout! 13 n o 205 ERRATUM Dans l’article du n°204 sur la testostérone intitulé «L’Hormone invisible» , une petite erreur s’est glissée lors- qu’à la deuxième reprise, il est fait mention de la valeur de testostérone totale considérée comme seuil pour définir un hypogonadisme. Il s’agit de 3 ng/ml comme indiqué page 44 et non de 0,3 ng/ml comme il l’est écrit un peu plus loin dans le texte. Alexis Duque Le retour de Paul Pogba?