Extrait Sport & Vie

n o 196 39 les résultats n’ont pas été extraordi- naires. Au bout du compte, il se peut que les espaces verts aident ceux qui en ont à conserver leurs loisirs actifs mais ne suffisent pas à les ini- tier. Comment faire alors pour pro- mouvoir le sport auprès de ceux qui sont résolument non sportifs? Dans les collectivités locales, cette ques- tion fait l’objet de réflexions savantes qui débouchent parfois sur des ini- tiatives intéressantes, au-delà des solutions classiques de skateparks et autres «city stades» . On cherche en somme à mieux intégrer ce besoin de mouvement dans les équipements de mobilier urbain. L’association «Rue de l’avenir» propose ainsi de fermer carrément une série de rues à la circulation pour laisser les enfants jouer librement et se déplacer à vélo ou en patins à roulettes sans craindre l’accident. On prend sou- vent en exemple l’ «Ile aux volcans» à Montréal (voir ci-dessous), une place publique entièrement dédiée aux promeneurs. (st-ce que cela suffit au bonheur de tous? Pas sûr! D’après un rapport de l’Onaps (Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité), un tiers des enfants de moins de 12 ans n’utilise jamais d’habitation. Surtout les personnes ¤gées . Le bénéfice est alors direct sur la santé. Un environnement plus vert augmente de 300% la probabilité d’être physiquement actif et réduit de celle d’¬tre en surpoids. Au final, une plus grande quantité d’espaces verts dans les villes contribue à notre bien-être mieux que n’importe quel médicament, qu’il s’agisse de com- battre les maladies respiratoires (ce qui se comprend facilement), les aller- gies, le diabète, les insuffisances car- diaques et rénales et même de faire reculer la mortalité, toutes causes confondues (2, 3). Sur le stress aussi, l’effet est bluffant. Des études ont montré une corrélation entre la pos- sibilité de se mettre parfois au vert et le taux de cortisol, l’anxiété et la dépression. Tous les trois en baisse! (4). Même la tension artérielle est concernée. Bien sûr, il faut être pru- dent avec ce type de comparaison et tenir compte d’éventuels facteurs socio-économiques, les quartiers les plus verts étant souvent les plus riches. Si on prend le soin d’écarter ces biais d’analyse, les résultats sont souvent moins probants, mais globa- lement cela reste vrai. Tous les cher- cheurs ne sont pas non plus d’accord sur les liens de causalité. Plutôt que de manipuler des chiffres bruts, cer- tains chercheurs préfèrent mettre sur pied des enquêtes longitudinales, c’est-à-dire qu’ils observent com- ment des changements urbanistiques affectent ou non les comportements. Dans le cadre d’une étude de ce type, des chercheurs ont tenté de mesurer précisément l’impact de l’aménage- ment de neuf kilomètres de sentiers le long de rivières (5). En l’occurrence, Un petit jardin qui sentait bon le Métropolitain Pour commencer, notons que ce serait une erreur d’opposer ville et cam- pagne comme s’il s’agissait de deux modes de vie totalement différents. On trouve à la campagne des popu- lations très peu actives, notamment parce qu’il faut prendre son auto dans un très grand nombre de situa- tions (travail, école, loisir, courses), ce qui grignote le temps dévolu au sport. De la même façon, toutes les villes ne se ressemblent pas. Certaines sont plus vertes que d’autres. Et donc plus sportives. Les enquêtes révèlent en effet que l’environnement influence la pratique sportive. Ainsi, on marche davantage dès lors qu’on peut compter sur l’existence de parcs et de jardins à proximité de son lieu L’île aux enfants

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