Extrait Sport & Vie

n o 187 37 plus forte pour des raisons physio- logiques mais aussi psychologiques. Prenons un athlète lambda. Pendant les premières années de sa carrière, il se sent progresser et cette impres- sion d’aller de plus en plus vite consti- tue pour lui un formidable adjuvant. les années: la diminution du volume d’éjection systolique, c’est-à-dire que le cœur voit se réduire la quantité de sang qu’il est capable d’envoyer dans les tuyaux à chaque battement. Ici, en revanche, la corrélation est très forte avec le mode de vie plus ou moins actif. Il n’en demeure pas moins que cette évolu- tion finit par nous affecter tous, sportifs et non spor- tifs, avec des baisses de performances qui reflètent ces contraintes rencon- trées par le débit sanguin. Et s’il n’y avait que cela! Mais des phénomènes simi- laires s’observent à tous les niveaux: respiration, mus- cles, articulations, moti- vation. Si l’on reporte les meilleures performances sportives enregistrées aux différents âges de la vie sur un schéma (voir ci-contre), on constate que les per- formances sont à leur apo- gée vers l’âge de 25 ans. Puis elles déclinent inexo- rablement. Peu importe le sexe ou la discipline, on perd en moyenne 1% de performance par an. Sur 10.000 mètres, cela fait un débours théorique d’envi- ron 30 secondes pour les meilleurs. Dans la réalité, la régression est souvent secondes lors du meeting de Valence. Seulement, il était âgé de 24 ans, ce qui lui fait un indice Zatopek de +2. Parfaitement banal! Au-delà de 30, 40 et surtout 50 ans, les choses deviennent un peu plus aisées. Tout est question de résistance, en somme. Avec le temps, un tas de paramètres détériorent la forme physique, qu’il s’agisse de l’acheminement du sang jusqu’aux cellules ou de l’extraction de l’oxygène nécessaire à la contrac- tion musculaire. Tout est ralenti. La masse musculaire subit aussi une involution naturelle à partir de 40 ans. On parle de déclin mais on peut aussi se représenter cela comme une sorte d’adaptation grâce à laquelle l’organisme conscient de sa fragilité croissante cherche à se protéger des contraintes. Ainsi le cœur limite ses montées en régime, ce que traduit la fameuse équation «fréquence car- diaque maximale = 220 – l’âge» qu’il faut prendre avec des pincettes tel- lement elle est susceptible de varier selon les individus. Chose étonnante, cette baisse n’est pas dépendante du niveau de forme. On trouve des cœurs qui gardent leur capacité à battre très vite dans la poitrine de personnes parfaitement sédentaires et inversement, cette baisse de fré- quence cardiaque sera parfois très marquée chez des sportifs extrême- ment assidus. C’est même quelque chose qu’on remarque assez couram- ment. Autre handicap qui grandit avec Joshua Cheptegei au sommet de son cœur Déclin ou adaptation? Ce schéma est tout à fait surprenant. Il montre que, chez les hommes comme chez les femmes, les performances déclinent pratiquement à l’unisson. Peu importe la distance. Evolution des records par groupes d’âge dans les différentes disciplines de course. Hommes Femmes Age Age

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