Extrait Sport & Vie

L’expérience aurait pu le dégoûter à jamais des sports à risque. Pas du tout! Il repart de plus belle dans ses projets délirants et, désireux de s’exercer au saut à la perche, il obtient de son oncle l’aménagement d’une fosse de récep- tion dans la cour de la ferme. On installe aussi un système d’éclairage sur l’étang de la propriété afin qu’en hiver, Dean et ses amis puissent poursuivre de nuit leurs parties de hockey sur glace. Voilà la place centrale que le sport occupe dans la vie du jeune James à l’âge où on l’ap- pelait encore «Jimmy» . Lorsqu’il entre au collège, à la Fairmount High School, c’est très naturellement qu’il reven- dique une place dans les équipes de bas- ket et de baseball. Elles lui reviennent de droit, pense-t-il. On imagine tout de même la surprise des coachs quand ils virent débarquer ce gamin plein d’as- surance malgré ses dents en vrac et ses incapable de s’occuper de lui et le confie à sa sœur Ortense et son mari Marcus Winslow. Retour à Fairmount où ce couple de quakers exploite une ferme de 175 hectares principalement plantés de maïs. James Dean grandit entre les épis, toujours flanqué de son cousin Marcus Junior. Les deux ados aident à la ferme. Durant leur temps libre, ils font aussi beau- coup de sport et apprennent notamment à monter à che- val. L’oncle Marcus encou- rage ces tribulations qu’il considère comme le meilleur antidote au chagrin de James. Progressivement, il équipe la ferme d’engins divers. Sur les murs de la grange, il fixe des panneaux de basket. A une poutre de soutien du toit, il attache un trapèze duquel James Dean tombera lour- dement alors qu’il avait voulu reproduire un numéro de cirque. Dans sa chute, James se brise les incisives de la mâchoire supérieure. On demande à son père de lui confec- tionner de fausses dents —c’est son métier— mais leur fixation se révèle plus compliquée que prévu et, avec tout cet attirail en bouche, James éprouve les plus grandes difficultés à se faire comprendre. Il doit même suivre des cours de diction chez un orthophoniste. est issue d’une famille de fermiers de confession méthodiste. Son père, Winton Dean, prothésiste dentaire de métier, est en revanche d’obédience quaker. Le petit James est donc élevé dans la religion et le respect des tradi- tions. Cinq ans après sa naissance, la famille part s’installer à Los Angeles, son père ayant obtenu un poste au sein de l’administration des Vétérans de la Deuxième guerre mondiale. C’est alors qu’un premier malheur s’abat sur le foyer! A huit ans, James Dean perd sa mère, victime d’un cancer foudroyant. Cette disparition laisse un vide immense dans le cœur du garçon. Tout comme la réaction de son père qui se déclare n o 179 71 Mildred et Winton Dean, les parents de substitution Dessine-moi un matelas. Dans le film Géant (1956) de George Stevens, Dean retrouve la ferme et les chevaux. Il adore! Une chouette équipe