Extrait Sport & Vie

n o 178 37 du monde d’athlétisme. Voilà qui devrait rassurer les joueurs. Un peu moins les écologistes. A l’heure de l’urgence cli- matique, une telle aberration surpasse toutes les initiatives idiotes de ces der- nières décennies. Et la concurrence est rude! Pour répondre aux critiques, les Qatariens expliquent que leurs climati- seurs seront d’une efficience extrême et consommeront 40% d’énergie en moins que la machinerie traditionnelle. On veut bien les croire. Mais c’est le prin- cipe même qui heurte les consciences: vouloir refroidir le désert, c’est débile, non? «Non» , rétorquent les intéres- sés qui brandissent alors l’argument massue: l’énergie utilisée sera à 100% d’origine photovoltaïque. En résumé, on sollicitera le soleil pour refroidir H uit stades flambant neufs au milieu du désert. Nous sommes en 2022. Pour le Qatar, c’est la consécration. L’Emirat accueille la Coupe du monde de football, la compétition sportive la plus médiati- sée du monde. L’événement est double- ment exceptionnel. C’est la première fois qu’un tournoi de cette envergure a lieu dans un pays aussi petit. Avec ses 11.586 kilomètres carrés, le Qatar est le 164 e territoire au monde du point de vue de la superficie, plus menu que les îles Malouines, légèrement moins que la Jamaïque. Ce sera aussi la première fois que la Coupe du monde aura lieu en hiver, du 22 novembre au 18 décembre pour être précis. Alors même si, avec le changement climatique, les mois de décembre ne sont plus aussi froids qu’autrefois, le choc thermique risque d’être important pour ceux qui envi- sagent de se rendre sur place. Et le sera encore davantage pour les joueurs qui passeront sans transition de la grisaille de l’hiver à l’écrasante chaleur qata- rienne. «Mais non, mais non. Il n’y a pas de quoi paniquer», nous rassurent les orga- nisateurs. A cette époque de l’année, le thermomètre ne devrait pas dépasser les 25 degrés et, même si c’était le cas, ils disposent de solutions palliatives. Tous les stades seront équipés d’un système géant de climatisation à ciel ouvert, avec de grandes bouches d’aération soufflant une bise fraîche (18 degrés). Ce pro- cédé a été inauguré au stade Khalifa de Doha lors des derniers championnats Au marathon des Mondiaux de Doha, 41% des participantes ont abandonné. Les autres sont arrivées dans un sale état, comme la Biélorusse Sviatlana Kudzelich. Le Lusail Iconic Stadium, l’arena du désert

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