Extrait Sport & Vie

n o 176 50 recherches. Elle s’intitulait “Jeudi, c’est fouloscopie” (*) . J’ai gardé le terme. Je le trouve à la fois explicite et décalé.» réalité à une «foultitude» de questionne- ments annexes allant de la mécanique des fluides à l’épidémiologie en passant par la psychologie, l’informatique et l’économie. Ecoutons le Français Mehdi Moussaïd, chercheur en sciences cogni- tives au célèbre Institut Max-Planck de Berlin et auteur d’un formidable bouquin sur le sujet (1). «Auparavant, lorsqu’on me demandait ce que j’étudiais, j’utilisais le terme “foulologie” . Cela fai- sait sérieux. Puis on comprenait tout de suite qu’il s’agit d’étudier scientifiquement le comportement des masses. Problème! Cela ne sonnait pas très bien. Un jour, en 2014, la dessinatrice Marion Montaigne a réalisé une bande dessinée sur mes G ilets jaunes, marches pour le climat, manifestations contre le terrorisme, matchs de football, jours de soldes, concerts, cérémonies reli- gieuses: jamais l’humanité ne s’est autant rassemblée en masse. «La foule» , parfois heureuse, souvent en colère, donne alors l’impression d’être un personnage à part entière. Un personnage avec ses fulgurances, ses sautes d’humeur, ses extravagances que les responsables de l’ordre public essaient évidemment d’anticiper. Voilà une première raison de s’intéresser à son comportement. Il y en a d’autres. Car le concept de «foule» mène en SOCIOLOGIE Fouloscopie, la science sans nom On étudie toutes sortes de sciences au prestigieux Institut Max-Planck de Berlin. Même celles qui ne portent pas de nom. C’est le cas d’une discipline passionnante qui s’intéresse au comportement des foules. Notamment lors des grandes manifestations sportives. Mehdi Moussaïd, le fouloscope

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