Extrait Sport & Vie

n o 174 49 Comme je suis inscrit à l’UFR STAPS de Font-Romeu en filière “entraî- nement sportif”, j’ai été parmi les premiers à passer le test “Incrément Trail”. D’abord en laboratoire, puis sur le terrain. En laboratoire, c’est facile. Il suffit de programmer la vitesse de déroulement du tapis. Sur le terrain, c’est un peu plus compliqué à mettre en place. Rien d’insurmontable cependant. Cela se passait sur une piste de ski au pied du Cambre d’Aze dans les Pyrénées-Orientales. La pente est assez régulière (environ 40%) et suffisamment longue pour pouvoir pousser l’effort à son paroxysme. A l’aide d’un altimètre, nous avons d’abord installé des plots tous les 10 mètres de dénivelé positif soit tous les 30 mètres de distance au sol environ. Puis il a fallu enregistrer la bande-son que chacun devait empor- ter avec lui afin de faire coïncider les signaux sonores diffusés dans les écouteurs avec le passage devant les plots. Cela demande un peu de mani- pulation. On commençait avec des écarts de 72 secondes entre les bips, ce qui correspond à une vitesse de marche de 500 mètres de dénivelé par heure. Donc de la marche. Puis l’écart diminuait. Le rythme s’accélérait. Le but était évidemment de tenir le plus longtemps possible. Lorsque j’ai passé ces tests, c’était en pleine période de reprise donc je pense que mes valeurs actuelles devraient être un peu meilleures. Ce jour-là, j’avais atteint une vitesse ascensionnelle maximale (VA max) de 1950 mètres par heure, ce qui signifie qu’à la fin du test, je n’avais plus que 18 secondes pour rallier les plots. C’est une donnée très précieuse pour planifier les séances d’entraînement. Par exemple, je peux choisir de programmer des efforts à 2100 m/h (soit au-dessus de mon maximum) pour habituer précisément mon organisme à travailler à plus haut régime. Théo Détienne Comme Théo Détienne, je suis inscrit à l’UFRSTAPS de Font-Romeu. Et comme lui, je faisais partie des étudiants invités à essayer les nouveaux tests. Pour moi, c’était le «Time Trial» (NB: qu’on s’est amusé à rebaptiser «Time Trail» pour rap- peler la spécificité de la discipline). On s’est donc rendus à Pyrénées 2000 sur la piste dite «des gentianes» bien connue des gens du coin. La pente fait environ 25%. On devait la gravir à fond pendant quatre minutes. Le gros avantage de ce test, c’est qu’il ne nécessite aucun matériel. Le gros désavantage, c’est qu’on doit gérer son effort sans indication extérieure. Ce n’est pas facile. Surtout pour un spécialiste de short-track comme moi, qui ne suis pas habitué à me donner à fond pendant aussi longtemps. A la fin du test, j’avais envie de vomir! Il m’a fallu un peu de temps pour récupérer et m’intéresser à mon score. En quatre minutes, j’avais fait 117 mètres de dénivelé positif d’altitude, soit 1755 mètres/heure de vitesse ascensionnelle maximale (117 x 60 / 4). J’étais assez fier de venir chatouiller Théo et son score de 1950 dans le test progressif. Chose bizarre: j’ai terminé complètement sur les genoux et pourtant, l’enregistrement de ma fréquence cardiaque montrait que je n’étais pas monté plus haut que 178 battements par minute alors que mon maximum se situe d’ordinaire aux alentours de 183. Peut- être est-ce lié à la cinétique de l’effort? Comme on part très vite, il se pourrait qu’on plafonne aussi à des valeurs légèrement inférieures à celles que l’on pour- rait atteindre dans le cadre d’un test progressif. A vérifier. Tristan Navarro (*) On peut découvrir le contenu des tests sur le site journals.humankinetics.com où sont publiées les annales du dernier congrès de médecine du sport d’ultra-endurance, et aussi dans International Journal of Sports Physiology of Performance , 2018. Théo Détienne court à du 2000 à l’heure! Tristan Navarro retourne à ses plates amours

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