Extrait Sport & Vie

n o 173 46 pour deux ans comme le préconise le règlement. Fin de l’histoire? Non! Rongé par le remord, Suzuki décida finalement de se dénoncer aux autorités de l’agence antidopage japonaise (JADA). Komatsu fut aussitôt réhabilité. Suzuki, lui, fut suspendu huit ans. A son âge, cela revenait à tirer un trait définitif sur sa carrière. Jamais il ne pagaiera devant son public aux Jeux olym- piques. Certes, ce n’est pas la pre- mière fois qu’un concurrent tente d’empoisonner son rival. Sans être courante, la situation n’est pas si exceptionnelle dans la grande his- toire du sport. En général, ce genre d’exaction vise à faire perdre ses moyens à son adversaire direct. au contrôle antidopage. Suzuki com- mit son forfait en septembre 2017, lors des championnats nationaux japonais de kayak. Tout se déroula exactement comme prévu. Ni vu, ni connu! Komatsu fut convaincu de dopage et suspendu Y asuhiro Suzuki (33 ans) était l’une des valeurs sûres du kayak nippon. Jusqu’il y a peu, la perspective de dispu- ter les prochains Jeux olym- piques devant son public décuplait sa motivation et son ardeur à l’entraînement. Encore fallait-il décrocher sa sélection. Or il se trouve qu’un jeune rival, Seiji Komatsu (25 ans), s’était mis à lui faire de l’ombre au pire moment. Se sentant sous la menace de louper les JO de Tokyo, Suzuki fomenta un plan diabolique et empoisonna son rival en versant un stéroïde anabolisant dans sa boisson afin de le rendre positif DÉCOUVERTE Voyage à Tokyo L’année prochaine, les Jeux olympiques se rendront à Tokyo pour la deuxième fois de leur histoire. L’objectif des Japonais? Faire mieux qu’en 1964 et surtout montrer aux yeux du monde que le pays s’est relevé de la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011. Un immense défi! Suzuki torpille Komatsu.