Extrait Sport & Vie

n o 171 12 d’infirmer ou de confirmer diverses hypothèses, comme par exemple de savoir si les réflexes déclinent ou se maintiennent en fonction de l’âge et du sexe. D’autres activités du même type portent sur l’endurance, l’équilibre, la force. Grâce au concours de l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), l’exposition dispose même d’une plateforme qui permet de mesurer sa force explosive à partir de simples tests de détente. Là encore, on veille précieusement à tout archiver afin que ces résultats servent ultérieurement à de nouvelles études. «D’ici à la fin de l’année 2019, nous nous attendons à recevoir environ 100.000 visiteurs, intervient Evelyne Hiard, commissaire adjointe de l’exposition et biologiste de formation. Le recueil de toutes ces informations nous permettra d’affiner encore nos connaissances sur l’adaptation du corps à l’effort.» L’exposition «Corps et Sport» n’est pas un cas unique en muséologie. Les outils interactifs y sont de plus en plus utilisés et, comme dans le cas présent, ils constituent parfois un précieux gisement de datas que les chercheurs peuvent ensuite manipuler à leur guise. Evidemment, les visiteurs ne sont pas seulement là pour alimenter le système. L’échange s’effectue sur la base d’une stricte réciprocité. «D’un côté, on aide la science. De l’autre, on perçoit en vrai la complexité technique de plusieurs gestes du sport, reprend Evelyne Hiard. Peut-être même que ces expériences permettront à ceux qui sont déjà sportifs de s’améliorer dans leur pratique personnelle. Qui sait?» Rares sont les visites culturelles que l’on conseille de faire avec ses vêtements de sport. « Corps et Sport » fait exception à la règle. Depuis le 16 octobre, une nouvelle exposition est visible à la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris. Elle s’intitule «Corps et Sport» et propose de mieux comprendre les réactions de son propre organisme à l’effort. Plusieurs ateliers proposent d’appréhender les gestes techniques de disciplines comme le tennis, le football, l’escalade, le biathlon. La boxe aussi! Avec leurs lumières rouges et vertes qui se déplacent au gré des MUSÉE frappes, les deux grands sacs de l’atelier de boxe anglaise intriguent énormément. L’exercice consiste à toucher du poing les zones cibles au moment précis où elles s’allument. Deux boxeurs s’y exercent en même temps. L’ingéniosité du dispositif réside dans la connexion des sacs entre eux, ce qui fait qu’un impact sur l’un affecte la programmation des lumières de l’autre et inversement. «On cherche ainsi à ce que les visiteurs comprennent qu’en boxe, on doit sans cesse tenir compte des mouvements de son adversaire», explique Adrien Husson, ingénieur au Centre de recherches interdisciplinaires (CRI, Université Paris-Descartes) et lui-même boxeur amateur. A la fin de la séance, on demande évidemment aux sujets de renseigner leur âge et leur sexe en regard du score obtenu. Ces informations sont ensuite stockées de façon anonyme dans des bases de données qui devraient permettre de procéder plus tard à des analyses sur de larges cohortes afin Et maintenant, transpirez Vert, je frappe!

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