Extrait Hors-série L'Objet d'Art n°165

GERMAINE RICHIER 51 L’Homme de la nuit, grand , 1954 Bronze, H. 74 ; L. 82 ; P. 30 cm. Zurich, Kunsthaus Photo © Kunsthaus Zürich autres mais se répondent, s’associent, en binôme ou en groupe. C’est le cas des Guerriers qui l’occupent de 1953 à 1956 (voir p. 55) : formant une série, ces figures d’une vingtaine de centimètres de haut composent une petite armée menaçante lorsqu’elles sont réunies sur un même socle. Si elle explore le motif du trio (voir p. 62-63), Richier multiplie surtout les groupes de deux figures. Des deux personnages du Couple se tenant les mains émane une chaleur humaine dont l’harmonie est rehaussée par la couleur dorée du bronze naturel. En opposition à ce tandem amoureux, La Tauromachie forme un duo mortifère : la lame pointue et assassine du toréador est nettement visible près du crâne de l’animal. Bien qu’habituée à cette tradition, propre à sa région natale, Richier n’éprouve aucune fascination pour la tauromachie et les corridas, contrairement aux surréalistes, tel Dalí, et à Picasso, qui en font un motif de prédilec- tion. Si un épais socle sert de cadre spatial aux deux figures, Richier tend à insérer plus directe- ment ses œuvres dans l’espace. La Montagne de 1955-1956, par exemple, regroupe deux figures dont une seule est dotée d’un socle modeste, l’autre reposant directement sur le sol du bout de ses membres e!lés. La Tauromachie , 1953 Bronze, H. 116,5 ; L. 52,5 ; P. 96,5 cm Collection particulière. Photo © Christie’s Images 2023

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