Extrait L'Objet d'Art

Aristide Maillol | L’OBJET D’ART 5 L’art d’Aristide Maillol ne se réduit pas à ses célèbres sculptures du jardin des Tuileries. L’exposition organisée par Antoinette Le Normand-Romain, directrice générale honoraire de l’Institut national d’histoire de l’art, et Ophélie Ferlier-Bouat, directrice du musée Bourdelle, révèle toute la richesse de son œuvre : ses débuts dans la peinture, ses créations dans le domaine des arts décoratifs et son passage progressif vers la sculpture, devenue, après la Première Guerre mondiale, son médium de prédilection. Propos recueillis par Camille Jolin ENTRETIEN AVEC LES COMMISSAIRES DE L’EXPOSITION Redécouvrir Maillol Pourquoi avoir décidé de consacrer une exposition à Aristide Maillol ? Ophélie Ferlier-Bouat : Nous voulions dédier une exposition à un sculpteur majeur de la période couverte par le musée d’Orsay, d’autant que la dernière grande rétrospective qui lui a été consacrée par un musée national remonte à 1961. Antoinette Le Normand-Romain : Le moment était venu de faire ce travail, car la Fondation Dina Vierny a pu ache- ter en 2013 un très important ensemble de carnets de dessins qui donnent accès à tout le procédé de création chez Maillol. C’est ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir sur lui un regard beaucoup plus informé, plus approfondi. Cette exposition est l’occasion de mettre en lumière un artiste que l’on réduit souvent à ses sculptures présentées dans le jardin du Carrousel. Comment avez-vous choisi les œuvres présentées ? O.F.-B. : Nous nous sommes concentrées sur celles dont nous connaissions l’historique et sur les fontes les plus anciennes possible. En tant que spécialistes de sculpture, nous sommes très attentives à cela. Nous avons parfois préféré, quand il n’était pas possible de montrer une fonte ancienne ou réalisée du vivant de Maillol, présenter des plâtres de fonderie. Nous avons été très sélectives, car c’est cela qui permet d’apprécier pleinement l’artiste. Parlez-moi du sous-titre de l’exposition, « la quête d’harmonie». O.F.-B. : Harmonie est le titre que Maillol a donné en cours de réalisation à sa dernière sculpture. Il la baptiste ainsi sur les conseils du critique John Rewald, pour qui l’art de Maillol « respire le calme et l’harmonie». Il est en effet toujours à la recherche d’une forme qui s’impose par ses qualités plastiques et pense que l’art doit apaiser, rendre heureux. Nous avons parfois préféré, quand il n’était pas possible de montrer une fonte ancienne ou réalisée du vivant de Maillol, présenter des plâtres de fonderie. Gyula Halász, dit Brassaï, Aristide Maillol dans son atelier à Marly-le-Roi en 1936 . Collection particulière. Photo © RMN – G. Blot. © Estate Brassaï – RMN

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