Extrait Hors-série L'Objet d'Art

DEVAMBEZ DESSINATEUR V raisemblablement lié à l’activité d’imprimeur de son père et à son amour de l’œuvre de Victor Hugo, le goût de Devambez pour la littérature a très probablement engendré son désir d’illustrer des histoires. Son intérêt en la matière se mani- feste très tôt, dès l’âge de 11 ans, comme en témoignent ses premiers carnets de dessin. L’illustration en 1898 de la nouvelle d’Émile Zola La Fête à Coqueville est considérée comme l’évé- nement fondateur de sa carrière de dessinateur (voir p. 40). C’est ensuite surtout grâce aux grandes revues de son temps, telles que L’Illustration , Le Figaro illustré , Lectures pour tous et l’hebdomadaire humoristique Le Rire , que les dessins de l’artiste vont rencontrer un véritable succès. TERRIFIANTS MACROBES Devambez adapte avec aisance son style aux textes qu’il met en images. Il sait ainsi créer une atmosphère sombre et fan- tastique lorsqu’il illustre les Trois légendes bretonnes d’Anatole Le Braz, parues dans Lectures pour tous en 1901, ou la nou- velle d’André Couvreur, Une invasion de Macrobes , publiée en 1909 dans L’Illustration . Les vues d’en haut, qui deviennent l’une de ses marques de fabrique, accentuent l’e#et saisissant produit par l’attaque des monstres, tandis que les contrastes de noir et de blanc contribuent à la dramatisation des scènes représentées. DESSINER POUR LA PRESSE Dans un tout autre registre, nombre de ses dessins ne manquent pas d’humour, comme en témoigne L’Immortalité (1903) qui illustre un conte de Louis Sonolet et représente une culotte à l’envers couronnée, flottant au-dessus de la ville de Paris, qui D’une grande diversité stylistique et s’épanouissant sur de multiples supports, l’œuvre illustré d’André Devambez se caractérise notamment par sa manière très personnelle de croquer de petits personnages ronds vus d’en haut, s’égaillant au cœur de compositions foisonnantes et colorées, rarement dénuées d’humour. Par Charlotte Ciret Les Macrobes . Alors je m’engageai dans une course effrénée , 1909. Crayon noir, plume et gouache, 36,4 × 45,6 cm. Paris, Petit Palais – musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. © Galerie Laurentin 37 HORS - SÉRIE DEVAMBEZ L’OBJET D’ART

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