Extrait L'Objet d'Art

6 L’OBJET D’ART NOVEMBRE 2022 La Fondation Custodia poursuit sa dynamique politique d’expositions visant notamment à faire découvrir son riche fonds d’arts graphiques. C’est ainsi que jusqu’au 8 janvier prochain, on pourra admirer un florilège de feuilles françaises du XIX e siècle. Simultanément, une rétrospective est consacrée au trop méconnu Léon Bonvin. O n sait l’inclination pour le genre du paysage – sans doute un tenace penchant néerlandais pour ce type de production – introduit dans la collection par le créateur de la Fondation, Frits Lugt (1884-1970) et fidèlement poursuivi par ses successeurs, comme en témoignent certaines acquisitions récentes de Ger Luijten, son actuel directeur. L’exposition qui regroupe près de 150 feuilles – choisies parmi l’ensemble des presque 2 000 dessins français du XIX e siècle tous mis en ligne, et dont la plupart n’ont jamais été montrées –, propose donc un bel ensemble constitué en majorité de paysages, mais aussi de quelques portraits, dans une totale variété d’expressions et de techniques, d’artistes renommés et moins connus. Le fil conducteur de la présentation est celui de l’ordre chronologique. Ainsi, la carrière des premiers artistes représentés se déploie à la fois au XVIII e et au XIX e siècles. Du Provençal Jean Antoine Constantin (1756-1844), on remarque le grand Paysage rocheux , seule feuille à la sanguine de toute l’exposition, cette technique si prisée par les artistes du XVIII e siècle. Voisinent de belles draperies à la craie jouant sur le bleu du papier de Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823) et de Pauline Auzou (1775-1835), peintre de portraits et d’histoire. Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) est représenté par deux portraits : celui, très délicat, de sa fiancée Julie Forestier et celui de François-Édouard Picot, ancien élève comme lui de David, dessiné à Rome en 1817. Il n’est pas indifférent de noter que Picot peignit son EXPOSITIONS UNE SÉDUISANTE PLONGÉE DANS LE XIX e SIÈCLE PARIS François-Marius Granet (1775-1849), Terrasse à Castellar , 1846. Aquarelle sur un tracé au graphite, 16,5 x 24,1 cm. Paris, Fondation Custodia, collection Frits Lugt. Photo service de presse. © Fondation Custodia, collection Frits Lugt

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