Extrait L'Objet d'Art

6 L’OBJET D’ART OCTOBRE 2021 DÉCOUVRIR SIGNAC AUTREMENT Vingt ans après la grande rétrospective Paul Signac qui s’est tenue au Grand Palais et quelques mois seulement après celle du musée Jacquemart-André, le musée d’Orsay consacre cet automne une importante exposition à cette figure majeure du néo-impressionnisme. Peintre et collectionneur La production picturale de Paul Signac est aujourd’hui bien connue grâce aux expositions qui se penchent régulièrement sur la question du néo-impressionnisme. Il fallait donc adopter une approche dif- férente afin d’aborder le sujet sous un angle nouveau. C’est ce qu’ont fait Marina Ferretti et Charlotte Hellman, commissaires de l’exposition du musée d’Orsay, en choisissant de se concentrer sur la collection rassemblée par l’artiste tout au long de sa vie. Les toiles, les dessins, les estampes réunis par Signac offrent ainsi le portrait en creux d’un homme à l’histoire personnelle parfois mouvementée et d’un peintre particulièrement actif sur la scène artistique de son époque. Esprit libre et indépendant, le jeune Paul Signac décide d’embrasser la carrière de peintre à tout juste 18 ans. Grand admirateur de Claude Monet, il se veut d’abord impressionniste et son premier achat est d’ailleurs une toile de Cézanne. Mais en 1884, il fait la connaissance de Georges Seurat, une rencontre qui va orienter toute la suite de sa carrière. Signac est fasciné par la personnalité et la vision artistique de son aîné, qui prône la technique divisionniste. C’est la naissance du néo-impressionnisme, un terme imaginé par Félix Fénéon pour désigner cette nouvelle manière de peindre par petites touches de couleur pure juxtaposées. Les liens très forts que développent les deux peintres s’incarnent dans la collection de Signac, où l’œuvre de Seurat est surreprésentée. Y figurent également de nombreuses toiles des autres artistes qui embrassent le néo-impressionnisme à cette époque : Henri-Edmond Cross, Maximilien Luce, Charles Angrand, Théo Van Rysselberghe, etc. Si Signac collectionne en effet ce qui lui plaît, sa démarche n’est pas exempte d’un certain militantisme en faveur du mouvement et de ses amis. Il se fait ainsi un devoir d’acheter leurs œuvres lorsqu’ils ne rencontrent aucun succès, mais aussi d’organiser des expositions dans son atelier, où il reçoit historiens de l’art et critiques, ou encore de prêter des tableaux de sa collection EXPOSITIONS Théo Van Rysselberghe, Signac à la barre de son bateau , 1896. Huile sur toile, 93 x 114 cm. Archives Signac. Photo service de presse. © akg-images / Erich Lessing PARIS

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