Extrait L'Objet d'Art n°570

87 SEPTEMBRE 2020 L’OBJET D’ART UN SUPERBE CACHE-POT DE THÉODORE DECK Vers 1880-1890. Céramique émaillée polychrome, 28 x 46 cm. Vente Paris, Tessier Sarrou, 23 juin 2020. Experts : PBG. Estimé : 6 000/8 000 € Adjugé : 8 960 € (frais inclus) C’est le talentueux Théodore Deck (1823-1891) qui a réalisé ce cache-pot aux couleurs éblouis- santes. Il l’a signé deux fois d’un cachet en creux « Th DECK ». Installé à Paris où il a ouvert un atelier en 1858 et unmagasin en 1869 dans le quartier de l’Opéra, il y a produit des décors toujours très colorés présentant desmotifs floraux, des papillons ou des oiseaux en vol, souvent posés sur de larges plats et aussi sur des pièces de forme comme ce cache-pot à la riche ornementation. RARISSIME ASSIETTE DU SERVICE DE MARIE-ANTOINETTE Sèvres. Marquée : LL entrelacés, lettre-date DD pour 1781, marque du peintre Laroche. D. 23,5 cm. Vente Paris Drouot, Pescheteau-Badin, 18 juin 2020. Expert : Cyrille Froissart. Estimé : 15 000/20 000 € Adjugé : 48 387 € (frais inclus) Aucune préemption n’a été exercée sur cette superbe assiette du cé- lèbre service à perles et barbeaux de Marie-Antoinette. Elle est en por- celaine tendre à décor polychrome, au centre un bouquet de barbeaux, et sur l’aile, des semis de barbeaux entre deux galons à fond vert ornés de rang de perles. Commandé en juillet 1781, exclusivement pour la reine, ce service lui fut livré le 2 janvier 1782, lors de l’exposition à Versailles, sans doute pour le Trianon. Il est mentionné dans les archives de la Manufacture de Sèvres sous les dénominations de « Service de la Reine », « Service à Perles pour la Reine », « Service de la Reine à perle et Borduremerde d’oie » ou simplement « Service perles et bar- beaux ». Il comprenait 295 pièces, pour un montant de 12 420 livres, et incluait 96 assiettes complétées par 24 à potage et 24 pots à jus. Le mu- sée national du château de Versailles conserve une assiette, un plateau de pots à jus et un saladier exposés au Petit Trianon ; un plateau Bouret se trouve aumusée du Louvre, une autre assiette au Victoria & Albert Museum. FEMME À NICHONS Georges Jouve, vers 1948. Monogramme Alpha incisé. Vente Bayeux, Bailleul-Nentas, 13 juillet 2020. Expert : Camard & Associés. Estimé : 2 000/3 000 € Adjugé : 3 480 € (frais inclus) Une quinzaine de pièces de Georges Jouve (1921- 2010), estimées entre 150 et 10 000 €, ont rem- porté un grand succès d’enchères dans cette vente proposée par une descendante de l’artiste. Ce dernier est considéré comme l’un des plus grands céramistes des années 1950-1960 et joua un rôle clé dans le renouveau de cette discipline. Pendant la guerre, il fut fait prisonnier et s’évada. Il se réfugia alors à Dieulefit où il se passionna pour la céramique et créa ses premières œuvres. Après la Libération, il s’installa dans son atelier de la rue de la Tombe-Issoire à Paris où il mit au point des pièces particulièrement sculpturales, aux décors polychromes animaliers ou anthropomorphes, à l’image du truculent vase Femme à nichons daté vers 1948. Il commença alors ses recherches sur la matière et la forme tout en continuant à s’ins- pirer des créations populaires. Sa série de vases « cylindres » entamée en 1955 devint bientôt em- blématique. S’il sut varier les couleurs, l’essentiel pour lui demeura la forme. En 1954, il partit pour Aix- en-Provence où il séjourna jusqu’à la fin de sa vie.

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