Extrait L'Objet d'Art

48 L’OBJET D’ART JUIN 2020 M is à part les panneaux décoratifs, de dimensionsvariables–etquiprécisément ne jouaient qu’un rôle ornemental – l’em- ploi de la céramique dans l’architecture permettait de souligner, avec plus ou moins d’intensi- té selon l’émaillage, la fonction de certains éléments constructifs. Sur un mode cependant restreint dans la mesure où les carreaux ne pouvaient générer que des tracés orthogonaux. Les bâtiments des Expositions universelles qui jalonnèrent la seconde moitié du XIX e siècle en firent grand usage. Citons parmi les réalisa- DANS LA BARCELONE LE DÉCOR CÉRAMIQUE CARREAUX Barcelone, à l’époque de l’Art nouveau, fit preuve d’une grande originalité dans l’usage de la céramique architecturale. Non seulement la terre cuite émaillée, dont la fabrication n’avait cessé de se perfectionner au cours du dernier tiers du XIX e siècle, tint une place importante dans les réalisations catalanes, mais elle connut un développement aussi spectaculaire qu’ori- ginal lorsque Gaudí reprit la tradition séculaire du trencadís. 0AR 0HILIPPE4HIÏBAUT conservateur général honoraire du patrimoine tions les plus prestigieuses – aujourd’hui disparues – le palais du Champs-de-Mars de l’Exposition universelle de Paris en 1878 par Léopold Hardy (1829-1894), et le Palais des Beaux-Arts et des Arts libéraux de l’Exposition universelle de Paris en 1889 par Jean-Camille Formigé (1845-1926). En revanche, à Barcelone, le revêtement céramique devint une pratique quasiment usuelle, considérablement enrichie par la techniquedu trencadís (carreau cassé) qui, en permettant un habillage continu de la paroi, quelle que fût sa masse plastique, consti- tuait en quelque sorte une peau pour la maçonnerie. Détail du célèbre banc imaginé par Gaudí sur l’esplanade du park Güell. © AdobeStock MODERNISTE ET TRENCADÍS ARCHITECTURE

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz