Extrait L'Objet d'Art

15 JANVIER 2020 L’OBJET D’ART ÉVIAN « Art & cinéma. Les liaisons heureuses », jusqu’au 10 février 2020 au musée des Beaux-Arts, Esplanade Marcel-Duchamp, 76000 Rouen. Tél. 02 35 71 28 40. www.mbarouen.fr Catalogue, éditions Snoeck, 272 p., 35 € . ROUEN « Lumière ! Le cinéma inventé », jusqu’au 6 septembre 2020 au Palais Lumière, quai Charles-Albert Besson, 74500 Évian. Tél. 04 50 83 15 90. www.palaislumiere.fr LES FRÈRES LUMIÈRE Deuxième affiche du cinématographe par Auzolle, 1896. Photo service de presse. © Photo Pierre Aubert. Collection Institut Lumière LIAISONS Mimmo Rotella, La storia del cinema , 1966. Peinture, affiche collée et déchirée, sérigraphie sur toile, 163,5 x 105,5cm. Photo service de presse © Cinémathèque française EN VILLÉGIATURE Achevée en 1898, la Villa Lumière sera pour la famille éponyme un lieu de séjour privilégié jusqu’en 1924, avant de devenir trois années plus tard l’actuel hôtel de ville d’Évian. Après avoir été présentée à Paris, Bologne et Lyon, c’est donc très naturellement que l’exposition conçue et produite par l’Institut Lumière a accosté en cette fin d’année sur les rives du lac Léman, afin de proposer au sein du palais portant leur nom depuis 2006 une découverte de l’histoire de ces pionniers du cinéma. À travers un parcours ambitieux diffusant notamment les 1 422 films estampillés « Lumière », la manifestation retrace l’épopée de cette famille d’industriels lyonnais qui fit fortune grâce à l’invention à l’âge de 17 ans par Louis d’une plaque photographique« sèche»qui permet- tra à l’entreprise familiale de bâtir un empire industriel. Présentant les différentes évolutions techniques qui, des lanternesmagiques du XVII e siècle au kinétographe et kinétoscope de Thomas Edison, permirent aux frères Lumière de mettre au point leur cinématographe dont le brevet fut déposé le 13 février 1895, elle vient rappeler que l’inven- tivité de ces deux hommes, unis dès l’adolescence par un pacte qui les conduisit à œuvrer ensemble tout au long de leur vie, ne s’arrêta pas avec le cinématographe : celui-ci ne constitua d’ailleurs qu’une parenthèse dans leur quête de la photographie couleur, qui culmina en 1903 avec l’invention de l’autochrome dont ils furent si fiers. O. P.-M. DANGEREUSES ENTRE ART ET CINÉMA Quels liens les peintres et les sculpteurs ont-ils entretenus avec les cinéastes ? En une centaine de peintures, photographies, extraits de films, affiches ou maquettes de décors, l’exposition dresse un passionnant panorama des « liaisons heureuses » tissées entre le monde des Beaux-Arts et l’univers du cinéma. De Claude Monet à Yves Klein en passant par Robert Delaunay, des frères Lumière à Jean-Luc Godard ou Sergueï Eisenstein, le parcours couvre un siècle d’intense créativité (1870-1970), sans prétendre nullement à l’ex- haustivité. Si les frères Lumière empruntent aux impressionnistes leurs thèmes, les échanges se font plus fructueux au début du XX e siècle, et dans les années 1920, Marcel Duchamp ou Hans Richter prennent même la caméra. Formidable outil d’expérimentation pour les artistes, et notamment pour les surréalistes auxquels l’exposi- tion consacre une belle section, le film se fait aussi instrument de propagande : en URSS, la production et la distribution sont nationa- lisées dès 1919. Si certains artistes tels que Picasso considéraient encore le cinéma comme un divertissement au début du siècle, celui-ci devient une source d’inspiration de premier plan pour les représentants du pop art ou de la figuration narrative. La réutilisa- tion d’affiches permet ainsi àMimmo Rotella de sortir de l’impasse... Myriam Escard-Bugat

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