Extrait L'Objet d'Art

61 DÉCEMBRE 2019 L’OBJET D’ART Une passion pour la Renaissance Claudius Marcel Popelin naît à Paris, le 2 novembre 1825. Ses parents, Antoine Popelin et Philiberte Ducarre, « sensés, honnêtes, bons », comme il le déclare 1 , tirent leur aisance d’une société, Popelin-Ducarre et compagnie, connue par deux brevets d’invention déposés en 1845 pour « des appareils propres à obtenir de la glace » et « un charbon artificiel dit coke-charbon ». Vers 18 ans, Claudius entre dans l’atelier réputé de François-André Picot (1786-1868). En 1846, encouragé par son père, il part pour l’Italie où il séjourne deux années, principalement à Florence. À son retour, il reçoit les leçons d’Ary Scheffer (1795-1858) : « Il suivit d’un œil amical les essais de Popelin et celui-ci peut reven- diquer l’honneur d’avoir été, à la distance des âges, un de ses intimes amis », selon Philippe Burty. Fervent latiniste et italianiste, Claudius (le bien nommé) affirme sa passion pour la Renaissance dans ses premiers envois au Salon. En 1853, il expose Dante lisant ses poésies à Giotto puis, en 1859, Calvin réfugié à la cour de Renée de France , duchesse de Ferrare , prêche , devant cette princesse accompagnée de Clément Marot , en 1861, Dante victorieux rentre à Florence après la victoire de Campaldino . CLAUDIUS POPELIN PEINTRE D’HISTOIRE Dans toute référence à la vogue des émaux peints dans la deuxième moitié du XIX e siècle, le nom de Claudius Popelin (1825-1892) surgit bien qu’aucune exposition ou monographie ne lui ait été consacrée depuis plus d’un siècle. Cette bonne fortune s’explique par le fait que l’artiste, érudit et homme du monde, attire l’attention par des œuvres spectaculaires, des publications et d’illustres amitiés. / par Catherine Cardinal, professeur émérite en histoire de l’art, université Clermont-Auvergne Ses grandes compositions sont jugées par Burty « d’un arrangement pénible et d’un aspect froid » ; Popelin prend la sage décision de se détourner du grand genremais il reste fidèle à ses goûts. Vers 1860, il s’intéresse à lamajolique, peignant sur la faïence à l’aide des conseils du céramiste Giuseppe Devers (1823-1882). L’émail tel qu’il était prati- qué au XVI e siècle, à Limoges, va bientôt supplanter cette expérience et l’enthousiasmer. Sa vocation découverte dans l’émaillerie À la Manufacture impériale de Sèvres, Claudius Popelin découvre l’atelier chargé de produire des émaux « façon Limoges ». En 1862, il obtient de suivre un apprentissage particulier auprès d’Alfred Meyer Le Génie de l’émail (détail), émail peint ornant la reliure en maro- quin d’un exemplaire de L’Émail des peintres , publié en 1866 par Claudius Popelin, appartenant à la princesse Mathilde qui l’a légué au Musée des Arts décoratifs de Paris. 23,5 x 15,5 cm. La dédicace métaphorique de Popelin est datée du 5 Xbre 1866. ©MAD, Paris / Jean Tholance / akg-images ET ÉCRIVAIN UNE RENOMMÉE ACQUISE PAR L’ÉMAIL PEINT ARTS DÉCORATIFS

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