Extrait L'Objet d'Art

7 NOVEMBRE 2019 L’OBJET D’ART Photographes du monde arabe Pour sa première rétrospective en France, Hassan Hajjaj (né en 1961) voit grand. Il investit la totalité des espaces de la Maison Européenne de la Photographie, mêlant à ses séries de photos des installations, du mobilier, des vidéos, des vêtements et des objets de décoration de son cru. Autodidacte facétieux et engagé, celui qu’on appelle parfois Andy Wahloo (« je n’ai rien » en arabe) joue avec les codes du pop art contemporain. Avec ses créations colorées et vitaminées, rassem- blant des produits de consommation marocains, des scénographies originales et des vêtements traditionnels revisités, il s’exprime avec singularité sur le port du voile et le consumérisme. Sonœuvremétissé et protéiforme croise les styles, entremêle les références et construit des ponts culturels qui interrogent le rapport entre tradition et identité. Autour de l’exposition se tient également la troisième Biennale des photographes dumonde arabe contemporain partagée entre plusieurs lieux (dont la MEP et l’Institut du monde arabe) où, à l’instar d’Hassan Hajjaj, les artistes exposent des créations riches et variées. « Carte blanche à Hassan Hajjaj », jusqu’au 17 novembre 2019 à la Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris. Tél. 01 44 78 75 00. www.mep-fr.org « Biennale des photographes du monde arabe », jusqu’au 24 novembre 2019 à la Maison Européenne de la Photographie et à l’Institut du monde arabe, rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris. Tél. 01 40 51 38 38. www.imarabe.org/fr Kaminsky faussaire et photographe Le parcours nous plonge dans la vie clandestine et mouvemen- tée d’Adolfo Kaminsky (né en 1925), humaniste convaincu et faussaire adroit. Durant 30 ans, il a créé des faux-papiers pour la Résistance, les indépendantistes algériens ou encore les révolution- naires d’Amérique du Sud. Après une formation de chimiste, c’est à l’occasion de ces contrefaçons minutieuses qu’il découvre la pho- to et nous livre ainsi des clichés élégants et lyriques de Paris et de ses voyages. À travers 70 photographies contemplatives et picturales, l’exposition rend hommage à son œuvre méconnu. Artiste et falsifica- teur, Kaminsky porte un regard en demi-teinte sur le monde dont il connaît les souterrains et les réseaux secrets. « Adolfo Kaminsky, faussaire et photographe », jusqu’au 8 décembre 2019 au Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan, 71 rue du Temple, 75003 Paris. Tél. 01 53 01 86 53. www.mahj.org Publication, Adolfo Kaminsky . Changer la donne , éditions Cent Mille Milliards, 128 p., 30 € . Hassan Hajjaj, Kawkab Legs , de la série Legs . Photo service de presse. © Hassan Hajjaj, 2015/1436 Paris Photo Pour sa 23 e édition, la foire internationale Paris Photo propose un programme étoffé : avec 180 galeries, des collections prestigieuses, une trentaine d’éditeurs et plus de 200 signatures d’artistes, les ama- teurs de photographies historiques et contemporaines trouveront leur compte. Surplombé par la verrière du Grand Palais, ce rendez-vous an- nuel rassemble de nombreux artistes comme Zanele Muholi ou encore Émeric Lhuisset, photographe des conflits auMoyen-Orient. Les grands formats de la section Prisme , les clichés de la section Curiosa – nou- veauté depuis l’année dernière –, les cartes blanches retransmises sur les écrans de la Gare du Nord et les exposants nombreux, interrogent notre perception modifiée par un monde peu- plé d’images. « Paris Photo », du 7 au 10 novembre 2019 au Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris. www.parisphoto.com Zanele Muholi (née en 1972), MaID , New York, 2018. Tirage gélatino-argentique, 80 x 70 cm. Photo service de presse. © Courtesy of the artist and Yancey Richardson Gallery Adolfo Kaminsky, Autoportrait à l’âge de 19 ans , Paris, 1944. Photo service de presse. © Adolfo Kaminsky L’Inde devant l’objectif Dix ans à peine après son invention, la photographie s’exporte en Inde où la majesté des paysages, la splendeur des bâtiments, la singulari- té de chaque État et les jeux subtils d’une lumière toujours nouvelle attirent les photographes. Des villes comme Bombay ou Calcutta deviennent rapidement des foyers d’innovations techniques et artis- tiques. Avec 90 tirages originaux de la seconde moitié du XXe siècle, l’exposition est une invitation au voyage, au gré des architectures, des personnages, des scènes de vie quotidienne et des panoramas. On peut notamment admirer les photographies deWilliamBaker et Samuel Bourne à qui l’on doit les premiers clichés des somptueux paysages du Cachemire. « L’Inde au miroir des photographes » du 6 novembre 2019 au 17 février 2020 au musée Guimet, 6 Place d’Iéna, 75116 Paris. www.guimet.fr Catalogue, coédition MNAAG / RMN-GP, 96 p., 13,50 € . Studio Bourne & Shepherd, Sans titre . Udaipur . Le palais de Jag Mandir sur le lac Pichhola , 1873. Épreuve sur papier albuminé. Photo service de presse. © MNAAG, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / image musée Guimet

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