Extrait L'Objet d'Art

1 SEPTEMBRE 2019 L’OBJET D’ART Académie de : Rome Nom de l’établissement : Villa Médicis Poste : Directeur/trice Compétences : Bon niveau en histoire de l’art, si possible Langue : Italien courant souhaité S itué sur la colline du Pincio, l’établissement est l’un des plus réputés et des plus anciens de la France à l’étranger. Installé dans l’ancien palais du cardinal Ferdinand de Médicis, décoré par le peintre Jacopo Zucchi, il comprend une suite de chambres historiques, une galerie et un jardin avec une collection d’antiques, des dépendances dont un pavillon aménagé dans l’une des tours de guet de lamuraille d’Aurélien. Le directeur/trice devra connaître les dieux de l’Olympe et plaire à Jupiter. Il devra aussi savoir parler aux oiseaux – ceux qui ornent la pergola en trompe l’œil du susdit pavillon de jardin récem- ment restauré 1 et ceux dont le chant résonne dans les murs du palais depuis 1803 (date de son rachat par la France pour y loger l’Académie trop à l’étroit dans lePalaisMancini) : lesDavid, les Ingres, lesCorot, lesBalthuset autres pensionnaires ou directeurs qui ont fait briller leprestigede laFrancedans laVille éternelle et bien au-delà. Qui ne sait pas entendre le chant des oiseaux d’hier et d’aujourd’hui devra s’abstenir. CV à envoyer à : La Présidence, Palais de l’Élysée, 55 rue du Faubourg-Saint- Honoré, 75008 Paris, qui prendra sa décision en responsabilité et en conscience, à défaut de rapidité. Car le poste n’est plus pourvu de- puis le 25 juillet 2018, date de la non- reconduction du mandat de Muriel Mayette-Holtz. La valse des nomina- tions à la tête des grandes institutions – l’Opéra de Paris, le CNC, le Palais de Tokyo, etc. –enfin intervenue le24 juillet dernier, l’a encore laissé vacant. Le pré- texte : une réflexion sur les résidences RENTRÉE SCOLAIRE 2019 : POSTE À POURVOIR d’artistes à l’étranger nourrie par un rapport du conseiller d’État Thierry Tuot à l’été 2018, mais non rendu public à ce jour. Il préconiserait une direction centrale de la Villa et des deux autres résidences à l’étranger (la Casa de Velázquez àMadrid et la Villa Kujoyama à Kyoto) pour mieux accroître leur soft-power respectif et décider des arts prioritaires à sou- tenir, les jeux vidéo étant en particulier cités 2 . Quelle que soit la pertinence de ce rapport, de la réforme à venir et de l’éventuelle nouvelle hiérarchie des genres qui en résulterait, c’est bien maltraiter l’antique palais du cardinal de Médicis, réinventé par Balthus au XX e siècle, que de lui avoir déjà imposé, sous le quinquennat précédent, une directrice étrangère à l’histoire de l’art et de le laisser aujourd’hui en jachère pendant de si longs mois. L’illustre héritière de l’Académie créée par Colbert en 1666, au temps d’un pouvoir régalien fort qui ne tergiversait pas, mérite mieux. C’est depuis des siècles l’in- comparable écrin d’un rayonnement français, symbole des valeurs d’échanges et d’ouverture portées par la Culture, celui qu’il aurait précisément fallu soigner et renforcer de manière exemplaire au moment où l’Italie se replie dans un nationalisme stérile et où la France prépare deux expositions majeures sur l’art italien. Chère lectrice, cher lecteur, nous vous souhaitons une bonne lecture de votre nouvel Objet d’Art , où vous trouverez, outre l’exposition Léonard de Vinci au Louvre et celle de Luca Giordano au Petit Palais, une sélection des grands rendez-vous de l’automne à ne pas manquer. Vue de la voûte peinte restaurée du pavillon de Ferdinand à la Villa Médicis. © photo Mauro Coen 1 Voir l’excellent article de Colette di Matteo publié dans L’Objet d’Art n° 479 (mai 2012) à commander sur www.faton.fr 2 « Villa Médicis : la feuille de route de Franck Riester », La lettre A , édition du 14/12/2018. ÉDITORIAL

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