Extrait L'Objet d'Art

4 L’OBJET D’ART JUILLET-AOÛT 2018 SOUS LE SOLEIL Dans l’objectif Les rencontres photographiques DE PROVENCE Au fil d’un parcours qui mènera les amateurs des rencontres photographiques d’Arles à l’art de Jan Fabre magistralement mis en scène à la fondation Maeght, en passant par le thème du peintre et de sa muse évoqué au Cannet ou l’explosion de couleurs des peintures d’un Nicolas de Staël envoûté par la lumière du Sud, l’été sera riche en découvertes. à Arles Robert Frank, Bus-Stop, Detroit , 1955. Photo service de presse. © Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Collection Fotostiftung Schweiz d’Alfred Latour à Arles Touche-à-tout de génie, Alfred Latour (1888-1964) fut non seulement peintre, dessi- nateur et graveur mais aussi typographe, affichiste et photographe. Résolument mo- derne, son style sobre et puissant lui attire des critiques élogieuses. Ce rescapé de la Grande Guerre avide de liberté demeurera à l’écart des « écoles », mais il devient membre de l’Union des artistesmodernes vers 1935. À cette époque justement, il fuit lesmondanités parisiennes et trouve refuge dans le pittoresque village d’Eygalières, non loin d’Arles. On comprend mieux l’oubli dans lequel il est aujourd’hui tombé... Cet été l’on peut découvrir sonœuvre en partie inédit de photographe au fil de deux expositions, l’une à la Maison des consuls d’Eygalières (exposition inaugurale) et l’autre au musée Réattu d’Arles. Myriam Escard-Bugat « Alfred Latour. Photographies – cadrer son temps », jusqu’au 30 septembre 2018 au musée Réattu, 10 rue du Grand Prieuré, 13200 Arles. 04 90 49 37 58. « Alfred Latour. Eygalières, dans l’objectif d’un peintre », jusqu’au 30 septembre 2018 à la Maison des consuls, rue de la vieille église, 13810 Eygalières. 04 90 95 91 01. À LIRE : Alfred Latour, photographies. Cadrer son temps , éditions Actes Sud Beaux-Arts, 2018, 29 € Alfred Latour, Eygalières , s.d. Photographie. Photo service de presse. © Fondation Alfred Latour, tous droits réservés Au plus près de la création, ce rendez-vous incon- tournable propose une programmation riche de ré- férences historiques. La séquence « America great again » célèbre l’anniversaire du livre de Robert Frank, Les Américains , paru en 1958 avec le sou- tien de l’éditeur Robert Delpire. Le Suisse y inventa le road trip photographique, sacralisant la banalité de l’ordinaire. D’autres regards étrangers sont venus ensuite se poser sur les États-Unis, sans compromis : ceux de Raymond Depardon (France), Paul Graham (Royaume-Uni), Taysir Batniji (Palestine) ou Laura Henno (France), tous présentés durant le festival. 1968 est évoquée à travers « Cours camarade, le vieux monde est derrière toi » qui réunit plusieurs expositions traitant de cette année charnière : les événements de mai, le dernier voyage de Robert F. Kennedy, les projets bétonnés de Fos-sur-Mer et de La Grande-Motte ou encore le village utopiste d’Au- roville en Inde. Les questionnements d’aujourd’hui apparaissent bien présents à travers « Humanité augmentée », entre fantasme et réalité. Enfin, la série « Émergences » révèle les jeunes talents. En tout, une trentaine d’expositions sont organisées dans la ville d’Arles avec un rayonnement régional qui touche Avignon et pour la première fois le Carré d’art deNîmes et leMucemdeMarseille. Priscille de Lassus Du 2 juillet au 23 septembre. www.rencontres-arles.com ITINÉRAIRE DANS LE SUD

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz