Extrait LE PETIT LEONARD - HS n°12

Le Petit Léonard 9 Donner son nom à un tel site, quel honneur ! Mais comment baptise-t-on une grotte ? ÉLIETTE : Ce n’est pas Jean-Marie qui a donné le nom de « grotte Chauvet » à la grotte que nous venions de découvrir, mais c’est d’un commun accord que nous l’avons fait. Nous connaissions depuis de nombreuses années le vestibule qui précédait la grotte, nous nous y étions arrêtés à chacun de nos passages pour remuer les cailloux qui tapissaient le sol, mais personne ne voulait se donner la peine de poursuivre la désobstruction. Jean-Marie s’est entêté et a insisté, jusqu’à ce dimanche 18 décembre où nous avons cédé à ses sollicitations en ces termes : « C’est bon, on y retourne, au moins tu verras qu’il n’y a rien et on pourra passer à autre chose ! » La suite a donné raison à Jean-Marie… Sans notre intervention, la grotte serait donc peut-être restée dans les ténèbres pour des siècles ou pour toujours. Il est donc normal que l’ayant mise au jour et faite exister nous puissions la « baptiser » du nom que nous lui choisissons, et que ce nom de « baptême » soit respecté. Quel effet cela fait-il de découvrir une telle merveille ? Est-ce comme découvrir un trésor ? JEAN-MARIE : L’idée de trésor ne nous a pas effleurés, mais nous avions une seule certitude : nous venions de faire une découverte scientifique fabuleuse, hors norme et d’un intérêt extraordinaire pour l’humanité ! Nous connaissions la majorité des grottes ornées de France ou de l’étranger. Il n’y avait rien au monde d’équivalent à ce que nous venions de mettre au jour. Dès nos premiers pas dans cette cavité au sol jonché d’ossements d’ours, notre réaction immédiate a été de prendre des mesures de protection draconiennes. À ce sujet, Jean Clottes, l’un des experts venus le 29 décembre 1994, a écrit : « Grâce aux précautions à proprement parler extraordinaires prises par les découvreurs dès les premiers jours et continuées par la suite, les sols de la grotte sont dans un état remarquable… » Dès le lendemain matin, nous avons prévenu les autorités par cette phrase : « Nous venons de découvrir une grotte pire que Lascaux. » Cette découverte vous a-t-elle donné envie d’aller explorer d’autres cavités tous les trois ? CHRISTIAN : La spéléologie est notre passion depuis l’enfance. Lorsque nous avons découvert la grotte Chauvet, nous avions déjà mis au jour et exploré des centaines de grottes. Nous ne cherchons absolument pas des grottes ornées, mais pendant toutes ces années passées sous terre, nous en avons découvert une quinzaine dont certaines d’une importance non négligeable. Après la découverte de la grotte Chauvet, nous avons continué à pratiquer la spéléologie qui est pour nous, en même temps qu’un sport, une passion. Lis vite le récit de leur découverte en BD pages suivantes ! Nous avions une seule certitude : nous venions de faire une découverte scientifique fabuleuse, hors norme et d’un intérêt extraordinaire pour l’humanité ! La salle du crâne et le panneau des chevaux Au centre de cette grande salle, les spéléologues ont trouvé un crâne d’ours posé sur un bloc rocheux. Il lui a donné son nom.

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