Extrait HISTOIRE JUNIOR

H I S T O I R E J U N I O R 3 3 • Un fonctionnaire est une personne travaillant au service de l’État. • Le garde- champêtre est chargé de surveiller les activités de la campagne comme les récoltes, la chasse et la pêche. • Le tambour de ville fait des annonces à la population en jouant du tambour. Très écouté pendant la Grande Guerre Quand la Première Guerre mondiale éclate en 1914, les crieurs se mettent à jouer un rôle crucial. Chaque soir, la population inquiète se rassemble assez tôt devant la mairie pour l’attendre. Là, il proclame le compte-rendu de la journée sur le front, voire la liste des noms des morts . Les familles, qui ont toutes au moins un proche parti au combat, peuvent ainsi savoir si le secteur où il est posté a subi une offensive. En 1914, ce crieur annonce la mobilisation générale dans un village ! Le sais-tu Encore aujourd’hui, des championnats internationaux de crieurs publics sont organisés. Attention aux oreilles ! Une longue histoire... Les crieurs animent les rues des grandes villes dès le XIII e siècle. Ce sont des fonctionnaires • publics assermentés : leur statut professionnel est donc tout à fait officiel. Ils ont pour patron protecteur saint Martin. Dans les petites villes et les villages, c’est le plus souvent le garde-champêtre • ou le tambour de ville • qui assure la fonction de crieur. Les nouvelles qu’ils annoncent vont de la levée d’un nouvel impôt à telle ou telle décision royale, en passant par l’arrivée d’une troupe de comédiens et la disparition d’animaux. Des crieurs pour tous les goûts Avec le temps, ils se spécialisent. Il y a le crieur de vieux fers , pour les carrosses, les calèches et les chaises à démonter et revendre en pièces détachées. Le crieur de peaux , reconnaissable à la puanteur de sa marchandise, fournit de quoi confectionner de chaudes couvertures et des vêtements pour l’hiver. Le crieur de vin , chargé de surveiller et favoriser le commerce du vin, le goûte, et vante le prix et la qualité des meilleurs ! On croise également des femmes, comme les crieuses de vieux chapeaux . Celui qu’on déteste entendre est le crieur de corps : il annonce les décès et indique les jours et heures des enterrements. Habillé d’une tunique noire, il agite une clochette et déclame d’une voix lugubre : « Priez Dieu pour untel qui vient de trépasser en son logis. » Pourquoi a-t-il disparu ? Au début du XX e siècle, le crieur se fait de plus en plus rare dans les rues, avant de disparaître complètement. Eh oui, malheureusement, les gens n’ont plus besoin de lui pour apprendre les dernières nouvelles : avec les progrès de l’alphabétisation , la plupart savent lire et peuvent consulter eux-mêmes les affiches publiées sur la place du village, les annonces des boutiques, mais surtout, les journaux d’informations , qui sont désormais distribués quotidiennement dans tout le pays.

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