Histoire de l'Antiquité à nos jours

4 N é le 15 mai 1633 à Saint-Léger-de-Fourcheret (Yonne), aujourd’hui Saint-Léger-Vauban, d’une famille de petite noblesse du Morvan, Sébastien Le Prestre de Vauban débuta durant la Fronde en 1651 comme cadet dans l’armée du prince de Condé alors opposé au roi. Dès 1653, remarqué par Mazarin, il passe au service du roi qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort. Doué pour les mathéma- tiques, on lui confie rapidement le soin des fortifications et de l’attaque des places, métier qu’il apprendra durant quinze ans sous l’autorité du chevalier de Clerville, commissaire général des fortifications. Breveté ingénieur ordinaire du roi en 1655, Vauban gravira tous les échelons et se fera très tôt remar- quer par sa bravoure au feu et son intelligence des sièges. En 1667, il conduira seul le siège de Lille qui se rendra au bout de 9 jours. Louvois lui confiera alors le projet de construction de la nouvelle citadelle. À partir de cette date, Vauban exer- cera seul la conduite des sièges et aura la charge de toutes les réparations et constructions neuves des places de guerre dépendant de Louvois. Il perfectionnera son art des sièges au cours des guerres de Dévolution puis de Hollande et n’aura de cesse, sa vie durant, d’expérimenter de nouvelles méthodes susceptibles d’abréger la durée des sièges et leur coût en vies humaines pour l’assiégeant. Vauban deviendra maréchal de camp et commissaire géné- ral des fortifications en 1678 à la mort de Clerville. Après avoir, sous les ordres de Louvois, réparé puis créé de nom- breuses places fortes sur toutes les frontières terrestres du Nord à la Franche Comté et aux Pyrénées, il sera envoyé par Colbert dans le reste de la France pour édifier des ouvrages fortifiés sur les littoraux de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée ou améliorer les ouvrages d’art du canal duMidi. Lieutenant général en 1688, Vauban sera, après la mort de Colbert (1683) et de Louvois (1691), l’interlocuteur direct de Louis XIV dont il a la confiance et dont il servira les desseins en lui prenant en quelques jours, des places fortes réputées imprenables (Luxembourg, Namur, Mons, Ath) ou en stop- pant des tentatives d’invasion par une défense vigoureuse des côtes comme en Bretagne en 1694 ou en Flandres en 1706 face aux coalisés anglais et impériaux. Vauban sera fait maréchal de France en 1703 et chevalier des ordres du Roi en 1705, distinctions qui en feront l’égal des plus grands du royaume. Au cours de sa longue carrière, il aura conduit 47 sièges dont 20 en présence du roi. Il y fut blessé grave- ment huit fois dans 140 actions de vigueur. C’est l’ingénieur militaire le plus célèbre de son temps et probablement de tous les temps. Il servira de référence et sera imité dans le monde entier de son vivant et durant un siècle et demi après sa mort. Grande figure du siècle de Louis XIV, il est à l’art militaire de son temps ce que Lully est à la danse, Le Nôtre aux jardins, les Mansart à l’architecture, Molière à la comédie, Corneille et Racine à la tra- gédie et La Fontaine à l’art de la fable. Une ascension sociale hors norme, fruit d’une vie tout entière consacrée au service de son roi et de son pays. Alain Monferrand, président de l’association Vauban Page de droite. Portrait de Sébastien le Prestre, seigneur de Vauban (1633-1707), maréchal de France. Peinture anonyme de l’école française. Musée du Génie militaire à Angers. © Photo Josse/Leemage. Maastricht (1673), Besançon (1674), Luxembourg (1684), Philippsburg (1688), Mons (1691), Namur (1692), Charleroi (1693) et Ath (1697). LES SIÈGES LES PLUS CÉLÈBRES CONDUITS PAR VAUBAN Le siège de Besançon en mai 1674 , huile sur toile de Jean‑Baptiste Martin (1659‑1735). Musée Municipal, Dole. © Bridgeman Images/Leemage. INTRODUCTION

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