Extrait Dossiers d'Histoire

26 à la Renaissance "SJTUPDSBUFT FU CPVSHFPJTFT EFT WJMMFT FU DBNQBHOFT C¨O¨ƋDJFOU BV 97* e siècle d’une situation économique et culturelle favorable. Grâce à leur instruction et aux réseaux de solidarités qu’elles mobilisent, certaines se font connaître dans MF EPNBJOF EFT`MFUUSFT EF MşBSDIJUFDUVSF PV FO GBJTBOU QSPTQ¨SFS MFVS FOUSFQSJTF DPOUSJCVBOU`BJOTJ`Ÿ MB GPSUVOF FU MB S¨QVUBUJPO EF MFVS GBNJMMF L’ACCÈS À L’INSTRUCTION Au Moyen Âge, le statut d’intellectuel était majoritairement réservé aux hommes, qui jouissaient d’un monopole sur l’enseignement, la prédication et le service du roi. Les rares intellectuelles trouvaient refuge dans le statut de religieuse, telle Hildegarde de Bingen au XII e siècle, et versifier dans les cours seigneuriales était considéré comme un simple divertissement mondain. La hiérarchie des savoirs plaçait en tête l’écriture en latin et en grec. Être un intellectuel impliquait leur maîtrise, et les femmes n’étaient pas réputées créer par leur esprit mais par leur chair. Ce présupposé reste d’actualité au début de la Renaissance, laissant peu de place à une production écrite féminine, en dehors de la correspondance, de méditations nocturnes, de contes et poésies amoureuses. L’instruction des femmes est toutefois encouragée par des humanistes, et l’imprimerie permet d’accéder au statut d’autrice, publiée de son vivant ou non. Bien qu’elles ne soient pas représentées dans l’écriture noble par excellence que constitue le théâtre ou la poésie savante latine, elles profitent de l’ascension du français comme langue d’expression de la pensée. Les imprimeurs peuvent privilégier un prénom et un nom de femme pour faire vendre leurs livres, car la valeur féminine a ses défenseurs, tant du côté des femmes que des hommes. F ille de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême, et de Louise de Savoie, sœur aînée de François I er , elle épouse Charles IV d’Alençon puis Henri d’Albret. Duchesse d’Alençon, de Berry et reine de Navarre, elle écrit des nouvelles ( L’Heptaméron ), des œuvres spirituelles ( Dialogue en forme de vision nocturne , Miroir de l’ âme pécheresse ). En butte aux attaques de la Sorbonne en raison de ses sympathies envers les protestants, elle a la confiance de François I er qui la charge de missions diplomatiques, mais, sur la fin de sa vie, elle se retire dans son royaume de Navarre. Marguerite d ’Angoulême REINE DE NAVARRE ƨ ư Ʃ FOCUS Intellectuelles et entrepreneuses 4"70*34 &5 4"70*3ư'"*3& « C’est le sort de toutes les femmes qui se mêlent d’ écrire : on leur dispute la gloire méritée par les productions littéraires qu’elles mettent au jour, en insinuant qu’elles n’en sont que les mères adoptives ». L’avocat et érudit lyonnais Claude Bréghot du Lut, Œuvres de Louise Labé lyonnaise ` Léon Olivié, Marguerite d’Angoulême faisant la lecture de L’Heptaméron. Détail. Angoulême, musée d’Angoulême © Musée d’Angoulême/Thierry Blais

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz