Histoire de l'Antiquité à nos jours

21 La fin de la domination des Burgondes sur la terre à laquelle ceux-ci donnèrent leur nom (toponyme bientôt déformé en Bourgongne puis Bourgogne ) intervint avec la conquête franque en 534. Enb561, Gontran, l’un des petits-fils de Clovis, devint roi de Bourgogne et choisit Chalon pour capitale. Malgré une vie plutôt agitée, il fut, à sa mort en 592, considéré comme un saint, notamment pour les largesses qu’il accorda à sa cité et à des monastères. Son deuxième successeur ThierrybII (595-612) fixa, lui aussi, son lieu de résidence à Chalon, mais le statut de capitale se perdit aussitôt après son règne. Au haut Moyen Âge, Chalon accueillit de nombreux conciles, notamment en 470, 579, 602, 813, 839 et 894. Au milieu du VIII e b siècle, Alard (ou Abalard), un temps au service de Pépin le Bref puis de Charlemagne, devint probablement le premier comte de Chalonb : les terres comtales, bientôt parsemées de forteresses, restaient de taille très modeste, à savoir un rayon de quelques kilomètres autour de la ville, englobant notamment Tournus. Parmi les plus proches voisins, on trouvait le comté de Mâcon au sud, la seigneurie du Charollais à l’ouest et le Beaunois au nord. Ce titre de comte de Chalon put être, à certains moments, cumulé avec celui de comte de Mâcon et d’autres titres féodaux attribués aux grands seigneurs locaux en cette longue période d’instabilité. Entre-temps, le fameux traité de Verdun de 843 signait le démembrement du puissant Empire carolingien et marquait les débuts de l’âge féodal et des luttes d’influence entre barons locaux. Par ce traité, le comté de Chalon (ou Chaunois) se retrouva à la limite de deux des trois grands territoires alors créés, la Francie occidentale et la Lotharingie (puis la Francie orientale quand la Lotharingie disparutb; la Saône constitua une frontière, au point que l’îlot Saint-Laurent ne dépendit plus exclusivement de la ville et eut quasiment sa propre juridiction. Chalon souffrit des dissensions politiques secouant le monde carolingien puis surtout subit, au milieu du X e b siècle, l’invasion hongroise qui déstabilisa toute une partie orientale de la France d’alors. Parallèlement, comtes et évêques de Chalon continuèrent de se disputer l’autorité sur la ville, reflet local de la lutte en France, et plus largement en Occident, qui dura plusieurs siècles entre l’autorité temporelle incarnée par les laïcs et celle spirituelle incarnée par l’Église. La papauté entra aussi en conflit avec les comtes lorsque ceux-ci s’en prirent à l’ abbaye de Cluny (fondée en 909), protégée du Saint-Siège. Le roi de France, qui avait des vassaux en Bourgogne, intervint entre les parties en conflit, notamment enb 1180 lorsque Guillaumeb II comte de Chalon, allié à son homologue de Mâcon, fut désavoué par Philippe Auguste dans sa querelle avec l’abbé de Cluny. À Chalon même, la stabilité s’annonça sur le plan juridictionnel en 1237 lorsqu’après avoir conclu un échange de terres avec Plan de Chalon (d’après le site de l’Institut national de l’information géographique et forestière) et indications des principaux édifices`: cathédrale (1), cloître (2), maisons à pans de bois place Saint-Vincent (3), rempart romain rue Edgar-Quinet (4) et rue de l’Oratoire (5), beffroi (6), église des Carmes (7), muraille (8) et tour médiévales (9), tour du Doyenné (10). À gauche. Maisons à pans de bois place Saint-Vincent, au pied de la cathédrale (certaines remontent au XV e `siècle). © NJphoto / Alamy Stock Photo. Partage des territoires de Charlemagne, l’Empire carolingien, en trois royaumes entre ses trois petits-fils suite à la mort de leur père, Louis le Pieux (en 840). Il est souvent présenté comme le début de la dissolution de l’empire unitaire de Charlemagne et l’un des principaux actes fondateurs de ce qui deviendra la France. TRAITÉ DE VERDUN DE 843

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