Histoire de l'Antiquité à nos jours

4 xpositions E AlUla, merveille d’Arabie À l’Institut du monde arabe En 2008, la cité nabatéenne d‘Hégra (aussi connue sous son nom ottoman, Madâin Sâlih) devenait le premier site de l‘Arabie à être inscrit au Patrimoine mondial de l‘Unesco. Ce fut là une première mise lumière de cette région d‘AlUla, dans le Hijâz saoudien, qui était encore peu connue il y a quelques années. Charles Doughty en avait bien aperçu les richesses à la fin du XIX e siècle ( Travels in Arabia Deserta ), mais les études de fond ne datent que d‘une vingtaine d‘années, malgré l‘importance archéologique du site et son rayonnement dans l‘histoire proche-orientale. L’exposition de l’Institut du monde arabe ne manque pas de rappeler en premier lieu, au tout début du parcours, les beautés naturelles de la région : un vaste défilé d’une trentaine de kilomètres, bordé de contreforts impo- sants, qui doit sa luxuriance à la présence d’un wabi, à sa situation élevée et à des réserves d’eau souterraines dont ont profité les populations successives ayant fréquenté l’oasis, malgré le manque chronique de pluie. La région connut en effet une occupation quasi ininterrompue de la préhistoire jusqu’à l’époque moderne. Les recherches sur les périodes reculées sont très récentes (2013), mais elles ont montré une réelle activité au Paléolithique inférieur et, plus tard, à l’aube du Néolithique, dont témoignent des sépul- tures et les premiers exemples d’art rupestre. AlUla prospéra surtout durant l’Antiquité, lorsque sa position idéale, sur la route de l’encens et des aromates, en fit un passage incontournable entre le Nord et le Sud de la péninsule. C’est cette époque fastueuse, qui vit s’épanouir la civilisation des Nabatéens, qu’évoque la deuxième partie du parcours. L’histoire du royaume de Dadan, qui se développa de la fin du IX e siècle au début du V e siècle av. J.-C., reste encore floue, bien que le savant allemand Hubert Grimme en ait identifié les traces dès 1932. Une inscription retrouvée au début du XX e siècle atteste que Dadan, doté d’une administration structurée, était placé sous l’autorité d’un roi. Dadan resta fidèle à l’ancienne écriture nord-arabe, même lorsque l’Araméen se répandit dans la région à partir de la prise de pouvoir du Babylonien Nabonide, en 106. En Nabatène, l’Araméen prit une tournure inédite, et il semble que l’écriture arabe se soit dévelop- L’oasis d’Al Ula et les montagnes de grès rouge. © Yann Arthus-Bertrand. Linteau avec inscription dadanite. Sanctuaire de Dadan (Al-Khuraybah), AlUla, Arabie saoudite, V e -I er siècle av. J.-C. ; grès rouge, H. : 24 cm ; l. : 118 cm ; ép. : 18 cm. Riyâd, Commission saoudienne pour le Tourisme et le Patrimoine national.

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