Extrait Dossiers de l'Art

34 / DOSSIERS DE L’ART 305 L’œil face aux tableaux de Vermeer Adossé à un savoir théorique mais élaboré avec toutes les ressources de l’expérience, l’espace des tableaux de Vermeer contribue largement au caractère énigmatique de sa peinture. Le spectateur y est placé dans une position singulière et participe presque à son insu au sens de la scène qu’il a sous les yeux. PAR JAN BLANC Johannes Vermeer est l’un des plus grands maîtres de la pers- pective du XVII e siècle. Il est possible qu’il ait connu et consulté quelques traités publiés en son temps. L’inventaire de ses biens, dressé en février 1676, mentionne plusieurs in-folio et vingt-cinq livres de format différent. Peut-être y trouvait-on des livres comme La Perspective (1604) de Hans Vredeman de Vries, La Perspective contenant la théorie, pratique et instruction fondamentale d’icelle (1628) de Samuel Marolois ou les Enseignements fondamentaux dans les arts de l’optique ou de la perspective ( Grondig onder- richten in de optica of de perspective konste , 1647) de Hendrik Hondius. Son art, toutefois, ne repose pas sur une connaissance théorique particulièrement poussée. Pour lui, comme pour un grand nombre de ses confrères néerlandais, la perspective est davantage une technique qu’une science. ESPACE, PERSPECTIVE, ILLUSION Johannes Vermeer, La Lettre d’amour , 1669-70 Huile sur toile, 44 x 38,5 cm Amsterdam, Rijksmuseum Photo courtesy Rijksmuseum, Amsterdam

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