Extrait Dossier de l'Art

DOSSIER DE L’ART 291 / 57 La sculpture de jardin en Lorraine au XVIII e siècle La floraison des arts que connut la Lorraine au XVIII e siècle avait mis les jardins des résidences ducales au rang des créations les plus spectacu- laires. Ce fut malheureusement le domaine le plus touché par les outrages des siècles. Pourtant, la sculpture y témoigne du talent des artistes d’une période à l’inventivité rare, tout comme elle nous parle encore du goût du beau et même de la soif d’absolu des derniers ducs. PAR THIERRY FRANZ Dès son installation en Lorraine en 1698, les ambitions du duc Léopold pour ses demeures s’étendirent à leurs abords. Il confia à Yves Des Ours (1663-1746) la mise en place entre 1700 et 1702 d’une première couronne de parterres autour du château de Lunéville, où Pierre Bourdict, à la fois premier architecte et premier sculp- teur, supervisa l’installation de figures d’amours et de naïades dans les bassins. Devenue résidence o!cielle en décembre 1702, l’ancienne maison de campagne n Atelier de Barthélemy Guibal (attr. à), Amours jouant avec un dauphin , 2 e quart du XVIII e siècle. Détail. Calcaire Jarville-la-Malgrange, musée de l’Histoire du fer - château et domaine de Montaigu © CD54 – A. Montesi dut attendre 1707 et les premiers travaux de terras- sement pour voir ses jardins s’étendre vers l’est et prendre leur aspect actuel. Compartiments de brode- ries et pièces d’eau marquaient dès lors la perspective, lancée à la conquête de l’horizon grâce au prolonge- ment de l’allée centrale sur près de cinq kilomètres. En 1717 on acheva autour de ces espaces ouverts la plantation des cabinets de verdure qui donnèrent son nom au parc des Bosquets. La même année, Nicolas Sous Léopold, politique et mythologie galante

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