Extrait Dossier de l'Art

DOSSIER DE L’ART 290 / 41 Les collections rattachées à cette période révèlent combien la Révolution française est en grande partie une succession d’événements inscrits très concrètement dans l’espace des rues et des monuments de Paris. Elle se déroule en effet presque entièrement à Paris : on s’est habitué à cette évi- dence au point de ne plus voir ce qu’elle a d’étonnant. La Révolution n’était pourtant pas parisienne à ses origines. Au contraire : l’élan réformateur des constituants était provin- cial et décentralisateur. Les Girondins, constitués autour de députés du département de laGironde (Brissot, Vergniaud…), prônaient une république décentralisée et « Paris réduit à un 83 e d’influence comme chacun des autres départements ». Au début de la I re République, un tiers des départements se soulèvent contre le nouveau régime (Vendée, Bretagne mais aussi Lyon, Toulon…), et l’on pourrait presque lire les événe- ments révolutionnaires à l’aune d’une guerre civile entre la province et le pouvoir parisien… ■ La vitrine consacrée à Marat au sein des collections de la Révolution française. Photo service de presse © P. Antoine Le musée Carnavalet fut, dès son ouver- ture, considéré comme un musée de l’histoire de la Révolution française, en raison de la très grande richesse et de la remarquable variété de ses collections révolutionnaires : peintures majeures, mobilier, sculptures, et une multitude d’objets divers, parfois surprenants, souvent exceptionnels (manuscrits, boutons, vaisselle...), y « racontent » la Révolution d’une façon irremplaçable. PAR LOUIS-GILLES PAIRAULT FRANÇAISE