Extrait Dossier de l'Art

DOSSIER DE L’ART 290 / 67 Pression démographique et essor urbain Même si Paris n’est plus au début du XX e siècle la seule très grande ville d’Europe qu’elle fut longtemps, l’augmentation de la popula- tion parisienne continue : elle atteint 2,8millions aumilieu du siècle. L’exode rural y conduit un flux continu de paysans (Auvergnats, Bretons, Normands…), auquel s’ajoute une émigration étrangère significative (Belges, Italiens, Polonais… rejoints par les Nord- Africains dans le cours du XX e siècle). Le logement des plus modestes demeure un enjeu majeur : une population misérable (dont témoignent de nombreuses œuvres du musée) s’entasse dans des baraquements insalubres construits sur la « zone non aedificandi », cette large bande de terrain située devant les forti- fications de la ville et qui est normalement interdite à la construc- tion. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, ces fortifi- cations semblent inutiles dans les conflits modernes : murailles et portes sont rasées, ainsi que la « zone », laissant place à des espaces verts et surtout à de vastes ensembles d’« habitations bon marché » (HBM), les premiers logements sociaux parisiens. L’urbanisation s’étend désormais bien au-delà des strictes limites des vingt arrondissements. Le train « métropolitain », creusé au Le XX e siècle et la période strictement contemporaine ont pris place dans le par- cours permanent du musée Carnavalet. On y voit Paris poursuivre une mue inéluctable face aux enjeux du logement, de la pauvreté et des transports. Tiraillée entre moder- nité et patrimonialisation, Paris demeure, vivante, avec ses lumières et ses ombres. PAR LOUIS-GILLES PAIRAULT ville-musée ? ■ Vue de la zone de Saint-Ouen en 1934 28,7 x 39 cm. Photo CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

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