Extrait Dossier de l'Art

DOSSIER DE L’ART 286 / 11 Les jeunes artistes, issus des ateliers privés de maîtres qu’ils secondent, suivent par ailleurs les cours dispensés par l’Académie. Une fois prêts, ils participent au concours du grand prix de l’Académie dont les lauréats, pensionnés par le roi, séjournent à l’Académie de France à Rome pen- dant trois ou quatre ans. Ils y poursuivent leur formation au contact des œuvres des maîtres anciens et de l’Anti- quité. Pour pouvoir faire carrière à leur retour en France, il leur faut alors intégrer l’Académie, en étant d’abord agréés par leurs pairs sur présentation d’une œuvre, puis, dans un délai raisonnable, reçus grâce à un morceau de réception qui reste propriété de l’institution. L’accès à l’Académie est essentiel pour les peintres et les sculpteurs car, jusqu’en 1791, seuls les académiciens peuvent figurer au Salon, exposition qui se tient dans le Salon carré du Louvre régulièrement à partir de 1737. La présentation des œuvres au Salon est le moment où les artistes affrontent à la fois la critique et le public. n Michel-Ange Houasse (attr. à), Étude du modèle vivant à l’Académie , vers 1725. Dessin préparatoire au tableau de l’artiste conservé au Palacio Real de Madrid. Pierre noire et rehauts de blanc sur papier beige, 35 x 56,6 cm. Paris, musée du Louvre © RMN (musée du Louvre) – M. Urtado n PAGE DE GAUCHE. Anne Vallayer-Coster, Les Attributs des arts , 1769. Huile sur toile, 90 x 121 cm. Paris, musée du Louvre © RMN (musée du Louvre) – R.-G. Ojéda Une hiérarchie tenace Sous la tutelle du surintendant des Bâtiments du roi, l’Académie est très hiérarchisée, du professeur adjoint au directeur en passant par les professeurs, recteurs, etc ., hiérarchie qui se retrouve dans les livrets du Salon où les artistes sont présentés en fonction de leur rang. Il est une autre hiérarchie à laquelle les artistes ne peuvent échap- per dès le XVII e siècle, c’est celle des genres. Les acadé- miciens ont très vite édicté un classement des œuvres dans des catégories qu’ils considéraient comme plus ou moins remarquables. En premier lieu vient le grand genre, la peinture d’histoire, c’est-à-dire celle qui tire ses sujets de l’histoire sainte, de la mythologie gréco-romaine ou bien de l’histoire ancienne ou moderne. De telles œuvres requièrent une bonne connaissance des sources littéraires ainsi que des qualités d’interprétation et de composition. Vient ensuite le portrait, considéré aussi comme un genre noble, puis les genres dits « mineurs » : la peinture de genre, qui présente des scènes de la vie quotidienne et trouve son origine dans la peinture nordique du XVII e siècle, puis le paysage, la peinture animalière et la nature morte, considérés comme des genres d’observation. Dès la fondation de l’Académie, le dessin de nu d’après le modèle vivant a été l’exercice essentiel dans la forma- tion des artistes, peintres et sculpteurs. Ayant pris le nom même de l’institution, il était la base d’un enseignement

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