Extrait Dossier de l'Art

Femmes peintres avant la Révolution 32 / DOSSIER DE L’ART 286 Devenir artiste ne constituait pas un acte d’émancipation pour une femme en France au XVIII e siècle. La reconnaissance du talent d’Élisabeth-Sophie Chéron (1648-1711), agréée à l’Académie royale de peinture en 1672, ou de celui de Rosalba Carriera (1675-1757), agréée en 1720, montre la place qu’elles pouvaient prendre tout à loisir dans la sphère des arts libéraux. C’est plutôt la décision normative de l’Académie en 1770 de limiter à quatre leur nombre dans ses rangs qui créa la nouveauté en les encourageant de fait à cultiver leur art en dehors des cercles officiels. L’ouverture d’esprit propre aux Lumières favorisa alors l’exercice de ces artistes dans des ateliers indépendants qui n’étaient plus forcément ceux de leur père ou de leur époux, mais celui d’un maître choisi et rétribué. Ainsi les pionnières de l’Ancien Régime ouvrirent la voie à la professionnalisation de leur travail et à la présence des femmes peintres sur le marché de l’art. ADÉLAÏDE LABILLE-GUIARD Paris, 1749-Paris, 1803

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