Extrait Dossier de l'Art

16 / DOSSIER DE L’ART 271 Confié à l’Institut royal du patrimoine artistique de Bruxelles en janvier 2017, le célèbre tableau de Pieter Bruegel l’Ancien a repris place en janvier dernier au musée Mayer van den Bergh, après une longue campagne de restauration. L’occasion est belle de redécouvrir, dans un état optimal, l’une des œuvres les plus fascinantes de la Renaissance septentrionale. Par Alexis Merle du Bourg La fin de la longue restauration de la Dulle Griet , Margot la folle (ou l’enragée ), et le retour du tableau sur les cimaises du charmant musée anversois qui l’abrite habituellement constituent assurément l’un des événements de l’année Bruegel l’Ancien, 450 ans après la mort du peintre. Le travail des restaurateurs a excédé de beaucoup un « net- toyage », certes nécessaire, du grand panneau. Ce dernier témoigne à présent, avec éclat, de l’invraisemblable sub- tilité de la palette de Bruegel dont on oublie trop souvent qu’il fut (aussi) un coloriste supérieurement doué. La sup- pression des repeints et l’analyse des couches picturales, si elles ont pu dissiper quelques mythes anciens (notam- ment la supposée présence du mot autographe « dul », qui pourrait être le résultat d’éraflures visibles, du reste, ailleurs sur la peinture), ont surtout mis en valeur la pré- sence d’un millésime, 1563, qui conduit à avancer de deux ans la date d’exécution du tableau. Anvers ou/et Bruxelles ? Ce changement de date incite à se demander si Bruegel a réalisé cette vision infernale à Anvers, où il s’établit après son voyage en Italie (1552-1554), ou bien à Bruxelles où il installera son atelier postérieurement à son mariage avec Mayken Coecke en août (?) 1563, en l’église de la Chapelle (Kapellekerk). Notons que le couple fit une déclaration ANVERS Margot est de retour

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