Extrait Dossier de l'Art n°269

10 / DOSSIER DE L’ART 269 UN PALAIS, UN MUSÉE Au XVIII e siècle, comme de nombreuses villes fran- çaises, Dijon se dote d’une École de dessin, à l’ini- tiative du sculpteur et peintre François Devosge (1732-1811) : ouverte en mars 1767, elle compte environ 150 élèves, artistes et artisans qui viennent s’y perfectionner. Le nombre des élèves croît rapi- dement. À partir de 1775, les États de Bourgogne organisent un concours permettant à un jeune peintre et à un jeune sculpteur de l’école d’achever leur formation pendant quatre ans à Rome, à l’ins- tar du prix de Rome de l’Académie royale de pein- ture et de sculpture. En 1776, le peintre Bénigne Gagneraux et le sculpteur Charles-Alexandre Renaud partent à Rome ; en 1784 vient le tour du peintre Pierre Paul Prud’hon et du sculpteur Pierre Petitot. Le dernier prix de Rome est attribué au sculpteur Nicolas Bornier en 1787. AUX ORIGINES DES COLLECTIONS : L’ÉCOLE DE DESSIN DE DIJON Les élèves avaient pour obligation d’envoyer à Dijon quelques dessins et des copies d’œuvres italiennes : copie d’une peinture d’un grand maître pour les peintres, copie d’un antique pour les sculpteurs. Ces envois vont constituer le fonds original du musée. L’œuvre sans doute la plus célèbre réalisée dans ce cadre est la toile plafonnante de Prud’hon, commandée en 1786 pour orner la salle des Statues (p. 47). Les États de Bourgogne décident en 1781 de construire une aile orientale au palais pour abriter « un musée pour les progrès de l’art et l’utilité des élèves ». À partir de 1783, Le Jolivet l’édifie en suivant la conception générale de Mansart, préservant ainsi une unité architecturale. Cette aile abrite aujourd’hui encore les deux salles historiques UN MUSÉE HISTORIQUE Q CI-CONTRE. La Révolution française avait interrompu l’achèvement du salon Condé, destiné aux peintures, où devaient être présentées des toiles de batailles célébrant la gloire des Condé. Deux des toiles réalisées à cet effet par Bénigne Gagneraux entre 1789 et 1790 ont retrouvé l’emplacement prévu à l’origine sur les murs du salon. Q La salle des Statues demeure l’une des plus spectaculaires du palais des Ducs, plus précisément de l’aile ouest, dite de l’école de dessin. Sous le plafond peint par Prud’hon, qui a retrouvé son éclat après restauration, et trônant parmi d’autres pièces au milieu des boiseries néoclassiques et des copies d’antiques (ci-dessus), Hébé et l’Aigle de Jupiter de François Rude (page de droite) continuera à impressionner les visiteurs. Le plus beau musée de France après le Louvre Georges Salles, 1949

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