Extrait Dossiers d'Archéologie

Quelle est la genèse de cette exposition ? La collection Campana est un sujet qui nous occupe depuis longtemps étant donné son ampleur et son importance pour le musée, avec des étapes comme l’ex- position sur les bijoux portée en 2005 par Françoise Gaultier, directrice du département des Anti- quités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre. « Un rêve d’Italie : la collection du marquis Campana » s’inscrit aujourd’hui dans un projet de recherche de 5 années que nous avons formalisé en 2016 ; l’exposition était initialement programmée à l’ho- rizon 2021-2022, mais avec un de ces effets d’accéléra- teur que peut réserver le calendrier du musée, elle a été avancée. Il s’agit donc d’un premier moment de syn- thèse qui annonce d’autres étapes comme un colloque, des publications et la création d’une base de données en ligne conçue avec nos collègues du musée de l’Ermitage et avec toutes les institutions qui possèdent des œuvres de cette collection en France et en Europe. Si l’exposition était initialement prévue dans 2-3 ans, avez-vous limité le sujet ? Non, nous présenterions les mêmes choses, mais aurions simplement pu approfondir quelques thèmes, gagné en informations sur la provenance de certaines pièces, travaillé de façon plus systématique sur les circuits d’acquisition de Giampietro Campana, mais fondamentalement, le tableau ne change pas. C’est un travail de bénédictin que de comprendre cette collection ! L’autre point important dans ce programme de recherche est qu’il est porté par le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, mais également de façon plus globale par le Louvre en association étroite avec les autres départements, notamment ceux des Peintures, des Objets d’art et des Sculptures. Des conservateurs de ces trois dépar- tements (Dominique Thiébaut, Françoise Barbe et Marc Bormand) sont ainsi commissaires associés, ainsi que Dominique Vingtain, directrice du musée du Petit Palais à Avignon, institution qui conserve une bonne part des Primitifs italiens de la collection Campana. Ce projet dépasse donc, par sa nature même, le domaine archéologique. Le fait que cette exposition soit réalisée avec le musée de l’Ermitage permet-il de révéler certains aspects ? Cette collaboration avec le musée de l’Ermitage, et notamment avec Anna Trofimova, directrice du département des Antiques et co-commissaire de l’exposition, permet de montrer la place majeure de la collection dans l’histoire de l’archéologie et dans l’histoire du goût. Elle est aussi l’occasion de réunir des ensembles qui ont été dispersés au moment de la vente en 1861. Ainsi, nous réunissons l’urne en 4 UN RÊVE D’ITALIE La collection du marquis Campana La collection du marquis Campana a été qualifiée de plus ambitieuse collection privée du XIX e siècle. Sa vocation encyclopédique permet de se pencher sur les pratiques scientifiques de l’époque et sur le rôle politique des grandes découvertes archéologiques de l’époque. Entretien avec Laurent Haumesser, conservateur, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, co-commissaire de l’exposition Propos recueillis par Stéphanie Pioda Sandro Botticelli, La Vierge et l’Enfant , entre 1464 et 1470. Huile sur bois, 72 x 51 cm. Acheté avec la collection Campana et mis en dépôt à Avignon, au musée du Petit Palais. Photographie service de presse. © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda

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