Extrait Dossiers d'Archéologie

35 S ur une légère éminence – la butte des Moulinassès, à l’emplacement de l’ac- tuel collège Victor-Hugo –, des dégage- ments opérés à l’occasion de grands travaux d’ur- banisme entre 1877 et 1879, puis en 1888, ont mis au jour plusieurs parties d’unportique enU, ouvert vers le sud, encadrant un gigantesque temple. De ces premiers dégagements nous sont parvenus de minces rapports, des plans et coupes, et sur- tout des blocs et fragments d’architecture, des inscriptions et des sculptures. Plus récemment, entre 2017 et 2019, des fouilles ont été menées dans l’aire sacrée sur le temple et le portique. Cette opération, dite « résidence d’archéologue », était une expérience originale pilotée par l’Inrap et le collège Victor-Hugo dans le cadre d’un plan d’éducation artistique et culturelle. Elle avait pour objectifs d’initier les élèves à l’archéologie et à la médiation culturelle lors des portes ouvertes annuelles organisées dans le cadre des Journées européennes de l’archéologie. Les fouilles ont confirmé la fiabilité des documents laissés par les archéologues duXIX e siècle et ont surtout apporté des précisions sur les techniques de construction et la stratigraphie du site ; en revanche, elles ne nous apprennent rien au sujet des divinités hono- rées dans un temple qui, bien qu’il n’en reste rien dans la topographie urbaine, est le monument le plus fameux de la Narbonne antique. Depuis quelques années, l’étude de ces deux monuments a repris, sous l’impulsion de l’équipe du musée Narbo Via, en collaboration avec l’université de Bretagne occidentale et l’Institut de recherche sur l’architecture antique du CNRS. Fouilles de l’Inrap en 2018 à l’intérieur du collège Victor- Hugo. Le sondage réalisé dans l’une des cours a révélé le mur extérieur de l’aile nord du portique entourant le temple. © St. Zugmeyer, IRAA-CNRS Plan des fouilles des Moulinassès au XIX e siècle, comportant un relevé détaillé et précis de la fondation du temple et du niveau inférieur du portique. La fondation maçonnée du temple comporte des caissons remplis de terre. Cette technique permettait d’économiser des matériaux de construction. ©Médiathèque du Grand Narbonne

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