Extrait Dossiers d'Archéologie

7 L a considération pour Delphes se limite sou- vent à son oracle. Ses concours des Pythia sont oubliés, alors qu’ils se situaient dans le monde hellénique à la deuxième place, après ceux d’Olympie, pour les épreuves gymniques et hip- piques, et à la première dans le domaine musical. Le lieu est réduit à son sanctuaire, sans doute par confusion avec Olympie, qui ne connut une vie de bourg rural qu’à la fin de l’Antiquité. Que la conces- sion de fouilles n’ait porté que sur l’Apollonion 1 et ses annexes (stade, gymnase et sanctuaire d’Athéna Pronaia) a aussi joué un rôle. Le site fut pourtant habité de façon continue pendant vingt siècles environ : de l’époque mycénienne au VII e siècle après J.-C. ; il le fut de nouveau du XIII e siècle jusqu’à son déplacement en 1892. Dans l’Antiquité, il y eut là une cité d’importance moyenne, comptant entre 800 et 1000 hommes adultes, d’après les résultats des votes connus de façon chiffrée. Cette cité ( polis ) avait un centre urbain ( astu ) qui s’étendait au sud et à l’est du sanc- tuaire jusqu’à la source Castalie, et un territoire ( chôra ) qui allait des hauteurs du Parnasse au golfe de Crisa, frontalier de la terre sacrée d’Apollon ainsi que des cités locriennes, au nord-ouest, et phocidiennes, à l’est. Page de gauche : Vue générale du sanctuaire de Delphes. © Adobe Stock / Iuri Le sanctuaire d’Apollon vu des Phédriades : le trésor des Athéniens ; le temple d’Apollon ; le théâtre ; le stade. Plus à l’ouest, le village moderne ; la plaine du Pleistos ; le golfe de Crisa, avec les bourgs d’Itéa et de Kirrha, les monts de Locride. © EFA / P. Aupert, 1971 1. Apollonion : terme grec qui signifie « sanctuaire d’Apollon ».

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