Extrait Dossiers d'Archéologie

D ans les sanctuaires et les enceintes sacrées (…), on a jeté beaucoup d’or en offrande aux dieux et aucun des habitants ne s’en empare par crainte des dieux, bien que les Celtes aiment l’argent à outrance », expliquait Diodore de Sicile au I er siècle avant J.-C. ( Bibliothèque historique , livre V, 27). Le territoire des Celtes a livré bon nombre de trésors en or, constitués de colliers annulaires rigides (dénommés torques) et de bracelets, sou- vent associés à des monnaies. La plupart sont des trouvailles fortuites anciennes, et l’utilisation crois- sante des détecteurs de métaux a accéléré les nouvelles découvertes sans fournir de précisions sur la nature des contextes. Contrairement à l’hy- RQVJÄUG FG FÅRÐVU URÅEKƂSWGOGPV CFTGUUÅU CWZ dieux avancée autrefois, souvent sans preuve, les découvertes effectuées au cours de la dernière décennie montrent que de tels ensembles sont régulièrement mis au jour sur des sites ruraux qui n’ont rien de prestigieux, par exemple en Bre- tagne, en Normandie ou dans l’est de la Belgique. #KNNGWTU EG UQPV FGU HQTVKƂECVKQPU GV NGWTU CNGPVQWTU qui livrent de multiples dépôts de monnaies d’or, comme l’oppidum de Thuin, dans le Hainaut belge, « datant peut-être de l’époque de la conquête des Gaules par César, qui a livré quatre dépôts de statères, des armes et des bijoux. Dès lors l’interprétation des contextes de déposition demande la plus grande prudence. LES PREMIERS DÉPÔTS VOTIFS Les archéologues ont découvert les plus anciens torques et bracelets, pour la plupart en bronze, dans les nécropoles à inhumation des V e et IV e siècles avant J.-C. où ils se trou- vaient au cou et aux poignets des défuntes. Les hommes avaient, pour leur part, été équi- pés de leurs armes, qui, comme les bijoux, symbolisaient leur statut social. Mais à partir du IV e siècle apparaissent des parures annu- laires en or, enfouies dans le sol à faible pro- fondeur, constituant des dépôts considérés comme relevant de la sphère cultuelle. Parmi les plus anciens enfouissements ƂIWTG NG FÅRÐV FG VQTSWGU GV FG DTCEGNGVU d’Erstfeld, en Suisse, près du col du Saint- Gothard, découvert en 1962 dans une fente de rocher. Il comporte quatre colliers dotés d’une HTKUG FG ƂIWTGU OQWNÅGU GP TQPFG DQUUG CXGE des ajours et trois bracelets à nodosités déco- rés, tous faits d’une épaisse tôle d’or. Les dédi- cants avaient rituellement brisé les parures. Les torques se distinguent par un décor foisonnant formé d’un bestiaire fantastique GV EQORNGZG FGU ƂIWTGU FG HCWXGU CPVJTQ- pophages, de dragons, de serpents et d’animaux fabuleux empruntés aux thèmes méditerranéens. 6QTSWG FW VTÅUQT Fo'TUVHGNF #NRGU suisses), IV e UKÄENG CXCPV , % <WTKEJ /WUÅG PCVKQPCN UWKUUG …#MI KOCIGU &G #IQUVKPK 2KEVWTG .KDTCT[ &ÅVCKN FW FÅEQT FoWP CWVTG VQTSWG FW VTÅUQT Fo'TUVHGNF …#MI KOCIGU ' .GUUKPI

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