Extrait Dossiers d'Archéologie

UNE GÉOGRAPHIE SINGULIÈRE L e Liban moderne, ou République libanaise, petit pays d’une superficie d’environ 10 400 km 2 , mesure, pour ses dimensions maxi- males, 250 km du nord au sud et 60 km d’est en ouest. On le compare fréquemment à la Corse et on en fait souvent l’équivalent de deux dépar- tements français de taille moyenne. Dans la partie orientale de la Médi- terranée, il concentre sur cet espace restreint une histoire extrêmement riche qu’évoquent les noms de Tripoli, Byblos, Beyrouth, Sidon et Tyr, sur la côte, et ceux de Baalbek et d’Aanjar, dans la plaine intérieure de la Békaa, pour ne citer que quelques sites emblématiques. Le Liban appartient à l’ensemble du Proche-Orient syro-palestinien « de l’Amanus au Sinaï », région définie his- toriquement comme le Bilad el-Sham ou comme le Levant. Le pays s’organise en une série de bandes parallèles qui se succèdent d’ouest en est et que l’on retrouve dans les pays voisins. Le lit- toral, très découpé, a permis l’installation des ports dès les époques les plus anciennes. Puis vient la bande côtière, occupée par une plaine comparti- mentée, irrégulière, voire inexistante, comme au promontoire du Nahr el-Kelb, au nord de Beyrouth, où la montagne tombe dans la mer. Néanmoins, les étroites plaines côtières et les collines adjacentes ont procuré jadis aux villes des ressources agricoles non négligeables. La deuxième bande se compose d’une mon- tagne abrupte particulièrement élevée au nord entre Beyrouth et Tripoli, là où elle culmine à 3 083 m et où elle constitue le mont Liban propre- ment dit. Cette chaîne a fourni deux richesses essentielles, exceptionnelles au Proche-Orient : d’une part, le bois, en particulier celui du cèdre devenu fort rare de nos jours ; d’autre part, l’eau qu’apportent les pluies et la fonte des neiges. Le pays tire en effet son nom de la racine sémitique lbn , qui évoque la blancheur et la neige. Les deux autres bandes sont formées par la haute plaine d’effondrement de la Békaa, qui culmine autour de 1 100 m, et par la seconde chaîne montagneuse, l’Anti-Liban, où se trouve la frontière moderne avec la Syrie et qui est prolongée au sud par le mont Hermon, ou Gebel esh-Sheikh. L’Anti-Liban, mon- tagne sèche et inhospitalière, culmine autour de 2 679 m, mais l’Hermon, plus fertile du côté liba- nais, s’élève jusqu’à 2814 m. C H A Î N E D U L I B A N C H A Î N E D E L ’ A N T I - L I B A N P l a i n e d e l a B é k a a Oronte Litani Litani Jourdain Awali N a h r e l - K e l b Beyrouth Deir el-Qalaa Saïda (Sidon) Sour (Tyr) Beaufort Ej-Jaouzé Baalbek Tripoli Tell Arqa Kamid el-Loz Oumm el-Amed Vallée de la Qadisha Jbeil (Byblos) Aanjar Damas Mer Méditerranée N 0 30 km © C. Voyer. m n Localisation de sites archéologiques au Liban. Le site d’Aanjar dans la plaine de la Békaa. © Adobe/Prashant Agrawal

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