Extrait COSINUS

4 L , actu scientifique Vivre la nuit pour vivre heureux Homo sapiens a étendu son emprise sur une très grande partie de la planète, causant à de nombreux endroits des dégâts colossaux. Pour échapper à cette pression démographique, les animaux sauvages ont trouvé une alliée inattendue : la nuit ! En étudiant dans la nature les rythmes de vie de 62 espèces de mammifères, des scientifiques ont trouvé qu’en réponse à l’activité humaine, les animaux devenaient en moyenne 1,36 fois plus nocturnes. Ce changement de comportement a lieu même quand la perturbation humaine est minime, comme autour d’un circuit de randonnée. Une mémoire courte En combien de temps une population d’animaux, séparée de son prédateur naturel, peut-elle oublier son existence ? Pour un groupe de chats marsupiaux du nord, il a suffi de 13 années, soit autant de générations. 64 de ces marsupiaux australiens en danger de disparition avaient été isolés du monde en 2003, sur des îles dépourvues de prédateurs. En 2016, leurs rangs s’étaient étoffés au point de dépasser 1000 individus, et une tentative de réintroduction avait été organisée… pour tourner court au bout de quelques semaines, des chiens sauvages ayant dévoré l’ensemble des 29 marsupiaux réintroduits. Les chercheurs pensent avoir compris ce qu’il s’est passé : coupés du monde, ce groupe de chats marsupiaux a perdu la peur de l’odeur des prédateurs, un changement qui semble avoir une origine génétique. Pour préserver les espèces en danger, il faut donc parfois conserver leurs prédateurs ! © Jamie Hall © Brad Leue/Alamy Stock Photo

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